Facebook se félicite des progrès de son nouveau robot censeur. Le contrôle quasi-total de la liberté d’expression qu’octroyait internet est enfin à portée de main. Encore un petit effort pour achever de faire taire les rebelles de la pensée unique.
De la censure de Trump à celle de l’humour
On l’a vu récemment avec la censure de Trump : les réseaux sociaux pensent avoir le devoir de censurer. Ils sont conçus pour cela et lorsqu’ils censurent mal ou trop peu ils se voient accuser de laxisme anti-démocratique. La censure, devenue partie intégrante de leur ADN permet de modérer l’opinion générale. Le premier élève de la classe dans ce domaine est aussi le plus ancien : Facebook.
Ainsi, Facebook a affiné ses algorithmes au fil des années jusqu’à devenir si pertinents que poster un simple meme devient un exercice d’équilibriste particulièrement risqué.
Pour ceux qui l’ignorent, un meme (sans accent circonflexe) est un contenu à but humoristique, composé le plus souvent d’une image ou d’une animation et d’un court texte percutant. Les memes font le plus souvent référence à la pop culture et s’adressent donc essentiellement aux jeunes générations.
Le danger est là : l’humour en liberté. Afin d’éviter qu’un rire trop communicatif et insolent se répande massivement, Facebook améliore sans cesse ses programmes de détection de blagues douteuses pour mieux les censurer avant qu’elles ne viennent vous faire douter. Les réactions sont rapides et peuvent aller de la censure du post à la suspension de l’auteur pour des délais atteignant facilement plusieurs dizaines de jours. Suspension parfois totale et sans limite de temps définie voire suppression pure et simple de votre compte (après sauvegarde de vos données personnelles sur les serveurs de Facebook bien entendu) et de tous vos posts.
Des résultats…
Et ça marche ! À la grande satisfaction de Mark Zuckerberg, les contenus « haineux » qui représentaient au 3ème trimestre 2020 encore 0.10 à 0.11% des vus sur Facebook ne représenteraient plus aujourd’hui qu’environ 0.05%, une baisse de moitié. Victoire pour la doxa libérale libertaire, qui se félicite d’avoir conçu un robot capable de faire le lien entre les images et les textes afin de détecter si le propos est « haineux » ou non. Le programme est même capable de remonter plusieurs messages et de faire des analyses d’ensembles pour déterminer la tendance d’un groupe Facebook complet.
Haineux ?
Si vous vous posez la question de la définition de « haineux », le Larousse est assez clair, en revanche, l’interprétation qui en est faite par le tout puissant Mark Zuckerberg reste un mystère curieusement porté vers l’arbitraire libéral libertaire. Facebook s’en défend, sa politique de contrôle n’aurait d’autre but que de restreindre sur sa plateforme les contenus parasites, haineux, violents, à caractère sexuel, de « propagande terroriste » et des faux comptes. Qui y croit encore ?
Restez connectés, sur la droite ligne des médias de grand chemin, dormez sur vos deux oreilles, internet bien contrôlé saura vous tenir à l’écart de toute subversion politique. Surtout si elle est drôle.