Au commencement était la toile que d’aucuns appellent le net. Le mantra de la toile était simple : neutralité du net, pas de censure, pas d’intervention politique, liberté grande dans le respect du bien commun. Autrement dit, pour autant que vous n’appeliez pas au meurtre de votre voisin ou à celui des Écossais (pour cause de radinerie bien entendu), vous pouvez exprimer votre opinion.
Les réseaux sociaux jusqu’à une période très récente respectaient cette liberté mais les choses sont en train de changer. Facebook a lancé avec huit médias français, l’AFP, Le Monde — qui a créé, dans le même esprit de censure le Décodex –, France Médias Monde (RFI, France 24), L’Express, Libération, 20 Minutes, BFMTV et Franceinfo, une opération de surveillance des informations figurant sur le réseau. Une information considérée comme « fausse » par deux de ces médias sera signalée comme telle sur Facebook, toute tentative de partage sera accompagnée d’une alerte et toute publicité sera bloquée.
Facebook, qui finance de nombreuses manifestations liées à l’information comme le plus important congrès européen de journalisme, veut être plus en pointe dans le combat pour l’Empire du Bien. Le Vice-Président de Facebook Adam Mosseri avait annoncé la couleur en Italie en avril 2017 comme l’Observatoire l’avait noté.
En complément de l’opération ci-dessus, Mosseri annonce que le réseau social ne veut pas s’impliquer dans la vérification des faux discours ni dans la qualification de ce qu’est un discours de haine ou de violence. Il fera appel à des tiers comme l’université américaine Poynter ou au Désintox de Libération dont le propriétaire l’aimable Patrick Drahi n’a certainement aucun conflit d’intérêt.
Comme le disait justement Guy Debord « dans la société du spectacle, le vrai devient un moment du faux ». L’Observatoire reviendra sur des projets de Google qui vont dans le même sens : surveiller et punir. Devinez qui ?