Facebook met le cap vers toujours plus de censure.
Face à la défiance croissante envers les médias traditionnels, beaucoup s’orientent aujourd’hui vers internet pour s’informer par le biais de site dits alternatifs ou, plus encore, via les réseaux sociaux. Ainsi, c’est tout un monde qui, aujourd’hui, mène la vie dure aux médias mainstream, tantôt décortiquant leurs mensonges, tantôt diffusant des informations que personne, à la télévision ou dans la presse, n’a cru bon de mentionner.
Après l’élection de Donald Trump, une polémique a d’ailleurs éclaté au sujet de l’influence supposée des réseaux sociaux dans cette élection. On accuse notamment les internautes d’avoir diffusé ou de s’être basés sur de fausses informations. Pour contrer ce phénomène de plus en plus important, il fallait bien que certains se creusent les méninges.
C’est le cas de Facebook qui teste actuellement un nouvel outil sur un nombre limité d’utilisateurs. Il s’agit d’une nouvelle commande permettant de signaler un post comme étant une « fausse information ». Les internautes pourront bientôt cliquer sur la partie en haut à droite d’un message pour signaler une information qu’ils jugent trompeuse… Ensuite, Facebook s’appuiera sur « ʺd’autres signauxʺ, dont il ne précise pas la nature, pour juger l’affaire avant d’avoir recours, en dernière échéance, à ʺdes sites reconnus pour leur travail de vérification de l’informationʺ. Il choisira dans la liste établie par l’institut indépendant Poynter un ou plusieurs des 43 sites répertoriés, dont aucun n’est Français », rapporte Le Figaro.
Après vérification par ces « sites reconnus », si l’information est jugée fausse, un triangle contenant un point d’exclamation s’affichera sur la publication avec la mention « contesté par des vérificateurs indépendants ». Certes, il sera toujours possible de voir ces contenus, mais leur auteur ne pourra plus en faire la promotion (on imagine également que leur audience pourra être limitée…). « Cette mise à jour n’est qu’une étape et il y en aura d’autres », a commenté le PDG de Facebook Mark Zuckerberg.
Au-delà du fait que cette réforme intervient exclusivement pour favoriser les médias dits « traditionnels », de nombreuses questions restent en suspens. Comment garantir l’« indépendance » des sites qui seront chargés de trier le bon grain de l’ivraie ? À partir de quels critères une information sera jugée « contestable », voire fausse ? Les médias mainstream diffusant de fausses informations (comme celles s’appuyant sur des organismes douteux au sujet de la Syrie) seront-ils concernés par cette option ? Cela ne va-t-il pas entraîner des abus sur fond de politiquement correct obligatoire ?
Pratiquant déjà la suppression abusive de pages sur sa plate-forme (voir les dessinateurs David Miège ou Marsault), Facebook semble faire ici un pas de plus vers le totalitarisme de la pensée unique. Mais ce n’est qu’un début : parmi ses autres projets, le réseau social ambitionne également de lancer bientôt une « plate-forme collaborative de vérification »…