Un « accord » aurait été signé le 21 octobre 2021 entre Facebook et certains quotidiens pour rémunérer ces derniers, dont ni les termes financiers ni la liste des heureux bénéficiaires ne sont connus.
Les fameux droits voisins
Les droits voisins sont contenus dans une nouvelle législation européenne adoptée en 2019 et transposée en France depuis. Ils prévoient en théorie une rémunération pour les éditeurs, auteurs d’articles de presse, dessins, vidéos, photos etc présentés sur les grandes plateformes digitales, Facebook et Google notamment. Ces derniers se sont battus becs et ongles pour en limiter l’application ou la remettre à la saint glinglin.
L’APIG, victoire à la Pyrrhus ou défaite en ligne ?
L’APIG, Alliance pour la presse d’information générale, représente l’essentiel des quotidiens régionaux et nationaux en France, est la signataire de l’accord. C’est le réseau social américain qui a annoncé la signature de l’accord sans indiquer ni le mode de calcul de la rémunération ni son montant, un silence qui ne laisse rien présager de bon.
Pierre Louette, président de l’Apig et du groupe Les Échos/Le Parisien (propriétaire Bernard Arnault) – cité dans le communiqué de Facebook (source Reuters) – se félicite pourtant : « Les termes (inconnus NDLR) auxquels nous sommes parvenus permettront à Facebook d’appliquer la directive et la loi française, tout en générant des financements importants pour les éditeurs de l’Alliance, notamment les plus petits d’entre eux ». Que recouvre l’expression « financements importants » et qui sont « les plus petits », mystère et boule de gomme.
Voir aussi : Droits voisins, les angles morts de l’accord avec Google
Facebook News nous voilà
Mieux ou pire l’accord, toujours selon le réseau social, donnera la possibilité aux éditeurs de l’Alliance (lesquels ?) « de participer à Facebook News, un nouveau service dédié à l’information qui doit être lancé en France en janvier 2022 ». Voilà qui est bel et bon, quelques mois avant les élections d’avril et mai. Remarquons que ce nouveau service permet au réseau social de mettre en avant (ou bannir) certains médias. Remarquons également qu’un accord du même type avait été annoncé en. Janvier 2021 entre l’Apig et Google, resté lettre morte à la suite d’une amende de l’autorité de la concurrence contre Google pour ne pas avoir négocié de bonne foi avec les éditeurs (sic). Remarquons enfin que Le Monde et Le Figaro ont négocié de leur côté dans le plus grand secret avec les deux géants américains. Oui Google et Facebook soutiennent bien la presse ; comme la corde soutient le pendu.