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Facebook va-t-il rémunérer (et aussi contrôler) une partie de la presse française ?

28 octobre 2021

Temps de lecture : 3 minutes
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Facebook va-t-il rémunérer (et aussi contrôler) une partie de la presse française ?

Temps de lecture : 3 minutes

Un « accord » aurait été signé le 21 octobre 2021 entre Facebook et certains quotidiens pour rémunérer ces derniers, dont ni les termes financiers ni la liste des heureux bénéficiaires ne sont connus.

Les fameux droits voisins

Les droits voisins sont con­tenus dans une nou­velle lég­is­la­tion européenne adop­tée en 2019 et trans­posée en France depuis. Ils prévoient en théorie une rémunéra­tion pour les édi­teurs, auteurs d’articles de presse, dessins, vidéos, pho­tos etc présen­tés sur les grandes plate­formes dig­i­tales, Face­book et Google notam­ment. Ces derniers se sont bat­tus becs et ongles pour en lim­iter l’application ou la remet­tre à la saint glinglin.

L’APIG, victoire à la Pyrrhus ou défaite en ligne ?

L’APIG, Alliance pour la presse d’information générale, représente l’essentiel des quo­ti­di­ens régionaux et nationaux en France, est la sig­nataire de l’accord. C’est le réseau social améri­cain qui a annon­cé la sig­na­ture de l’accord sans indi­quer ni le mode de cal­cul de la rémunéra­tion ni son mon­tant, un silence qui ne laisse rien présager de bon.

Pierre Lou­ette, prési­dent de l’Apig et du groupe Les Échos/Le Parisien (pro­prié­taire Bernard Arnault) – cité dans le com­mu­niqué de Face­book (source Reuters) – se félicite pour­tant : « Les ter­mes (incon­nus NDLR) aux­quels nous sommes par­venus per­me­t­tront à Face­book d’appliquer la direc­tive et la loi française, tout en générant des finance­ments impor­tants pour les édi­teurs de l’Alliance, notam­ment les plus petits d’entre eux ». Que recou­vre l’expression « finance­ments impor­tants » et qui sont « les plus petits », mys­tère et boule de gomme.

Voir aus­si : Droits voisins, les angles morts de l’accord avec Google

Facebook News nous voilà

Mieux ou pire l’accord, tou­jours selon le réseau social, don­nera la pos­si­bil­ité aux édi­teurs de l’Alliance (lesquels ?) « de par­ticiper à Face­book News, un nou­veau ser­vice dédié à l’information qui doit être lancé en France en jan­vi­er 2022 ». Voilà qui est bel et bon, quelques mois avant les élec­tions d’avril et mai. Remar­quons que ce nou­veau ser­vice per­met au réseau social de met­tre en avant (ou ban­nir) cer­tains médias. Remar­quons égale­ment qu’un accord du même type avait été annon­cé en. Jan­vi­er 2021 entre l’Apig et Google, resté let­tre morte à la suite d’une amende de l’autorité de la con­cur­rence con­tre Google pour ne pas avoir négo­cié de bonne foi avec les édi­teurs (sic). Remar­quons enfin que Le Monde et Le Figaro ont négo­cié de leur côté dans le plus grand secret avec les deux géants améri­cains. Oui Google et Face­book sou­ti­en­nent bien la presse ; comme la corde sou­tient le pendu.

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