Dans la ténébreuse affaire Cambridge Analytica que nous avons disséquée ici, Facebook et Cambridge se sont renvoyés la responsabilité l’un à l’autre. Dans le cas qui nous occupe, la société de Mark Zuckerberg est bien seule en cause.
L’exemple Blackberry
Blackberry est un fabricant canadien de téléphones connectés. Un temps à la pointe de la technique et des ventes (surtout pour les flottes d’entreprises), la marque a depuis décliné mais conserve des adeptes. Un journaliste du New York Times était l’heureux propriétaire d’un Blackberry. Via Facebook toutes ses données (ainsi que celles de ses 556 « amis ») ont été transférées vers le fabricant de téléphone canadien. Toutes leurs données c’est à dire statut marital, évènements auxquels ils participent, échanges politiques, achats divers etc… On imagine l’aubaine pour une société qui récupère ces précieuses données et va pouvoir les utiliser ou les revendre à un tiers. Mais il n’y a pas que Facebook.
Les données que conserve Apple
Si vous cochez oui à l’une des questions suivantes, soyez attentifs : utilisez vous un iPhone, iPad, un ordinateur Mac, un compte iTunes, un compte iCloud ? Oui, alors accrochez-vous et nous espérons que vous êtes performant en anglais. Après de longues manipulations sur un de vos appareils Apple, incluant les termes (en anglais, Apple ne va pas les traduire pour vous, vous êtes citoyen du monde, que diable !) privacy, legal et autres policy vous arrivez, si vous êtes patient et doué en informatique, à une page qui vous permet d’obtenir copie de ce que Apple possède sur vous.
Voici : Nom, sexe, âge, téléphones, produits achetés via AppleStore, téléchargements effectués, liste des SMS via Messenger, liste des appels Facetime (sans les contenus dans ces deux derniers cas), musiques achetées ou écoutées. Miam dit Apple.
Les Chinois à l’affût
Revenons au premier paragraphe concernant Facebook. Vous vous dites « je n’ai pas de Blackberry, je suis tranquille ». Que nenni ! Le même phénomène s’est produit avec Samsung, Apple, Amazon , Microsoft et leurs produits.
« Oui mais moi j’ai un appareil chinois, je suis sans doute à l’abri ». Et bien non, Huawei, Lenovo, Oppo, TCL ont compris l’aubaine et eux aussi ont pu « pomper » vos données via leurs applications. Facebook assure que ces manœuvres ne sont plus possibles depuis septembre 2017. Le croit qui veut bien le croire.