« Faire du journalisme comme à Givors », le titre et le contenu d’un billet humoristique publié début juillet sur les réseaux sociaux par un élu givordin divers-droite, Fabrice Riva, chef du groupe d’opposition municipale Givors Fière, pourraient respectivement servir à définir et illustrer les méthodes journalistiques désormais pratiquées par Le Progrès dans sa manière de couvrir l’actualité politique sur cette commune de la métropole de Lyon.
Bien loin des traditions d’indépendance et de contre-pouvoir dont tente encore de se prévaloir la presse, Le Progrès (quotidien régional de la région lyonnaise) apparait en effet comme un exemple des dérives d’une partie de la presse quotidienne régionale qui se cantonne bien souvent à un rôle d’auxiliaire du pouvoir local, dans sa manière de sélectionner et de présenter l’information.
Visiblement reconverti en lustreur d’escarpins du maire d’extrême-gauche Mohamed Boudjellaba, ce qu’il semblait tenter de nier avant de finir par l’avouer, peut-être à la faveur des effluves d’un penchant pour la dive bouteille , l’ancien journaliste que décrit de manière truculente l’élu divers-droite dans son billet est-il lui-même un ex-employé du Progrès ? L’histoire ne le dit pas, mais le personnage en possède quelques caractéristiques compte tenu de la couverture très sélective et particulièrement favorable au maire de Givors que le quotidien de presse régionale assure sur l’actualité locale, en se montrant très peu disert sur certains agissements du premier édile de la ville.
Les accusations sans fondement du maire d’extrême-gauche contre ses opposants relayées sans nuance par Le Progrès
Comme l’indiquait un de nos précédents articles, alors que ses opposants mettaient en cause la politique mémorielle du maire de Givors relative à la guerre d’Algérie, jugée suffisamment favorable à la ligne du FLN et hostile à la France pour qu’une publication de l’École de guerre économique (EGE) interroge l’hypothèse d’un cas d’ingérence algérienne à Givors, le maire s’est livré, pour se défendre, à la classique accusation de racisme contre ses opposants, immédiatement relayée sans la moindre réserve par le quotidien de presse régionale. Dans le même esprit, alors que le premier édile de la ville a censuré à trois reprises et sans aucun fondement juridique une caricature proposée par les élus d’opposition dans le bulletin municipal, Le Progrès, démontrant pour le coup un esprit bien peu « Charlie », a pris position contre le droit à la caricature en relayant à nouveau les coutumières accusations de racisme du maire.
Notons que d’autres médias locaux, comme Lyon Mag, ont à l’occasion joué le rôle de contre-pouvoir attendu des journalistes en démontrant le caractère infondé de la censure municipale et en publiant à leur tour la dite caricature, prouvant ainsi son caractère légal puisque le maire n’a pas osé porter plainte contre ce média local.
Silence du Progrès sur les plaintes déposées contre le maire de Givors
Les agissements manifestement illégaux du maire d’extrême-gauche contre ses opposants ont pris une telle tournure qu’une succession de plainte a été déposée par ces derniers, pour violation du secret des correspondances, diffamation, injures publiques et intimidations, comme l’indique un article du média Lyon Première. Silence total du Progrès sur ce sujet : dans un article pourtant détaillé qu’il consacre au Conseil municipal du mois de juin, le quotidien prend même soin de ne surtout pas mentionner la demande de protection fonctionnelle de l’élu divers droite Fabrice Riva qui a effectué ces différents dépôts de plainte, malgré les longues délibérations suscitées par cette demande lors de ce Conseil municipal, comme en témoignent les réseaux sociaux du groupe d’opposition Givors Fière.
Une attaque de train à Givors passée sous silence pendant près de deux semaines
Au début du mois de juillet, c’est une attaque de train de marchandises survenue dans la nuit du 30 juin au 1er juillet à Givors, que Le Progrès n’a évoquée dans ses colonnes que près de deux semaines après les faits, en prétendant que l’information venait d’être portée à la connaissance de la rédaction. Difficile à croire quand on constate que le député de la circonscription élu sous étiquette Renaissance, Jean-Luc Fugit, publiait l’information sur ses réseaux sociaux dès le lendemain des faits. Mais il est vrai que la publication rapide de cette information, peu élogieuse en matière de sécurité pour un maire qui refuse d’armer sa police municipale, aurait été particulièrement gênante pour le premier édile d’extrême-gauche qui cherchait à tout prix à maintenir, le soir du 1er juillet, un concert gratuit (c’est-à-dire payé par le contribuable) donné par Amel Bent. Peut-être en guise de remerciement pour le maintien de ce concert et de ses émoluments, cette dernière s’est empressée quelques jours après de signer, aux côté de plusieurs centaines d’extrémistes de gauche parmi les plus radicaux et ultra-violents de France, une tribune anti-police publiée dans le blog “Les invités de Médiapart”. Voilà qui possède l’apparence de petits services rendus entre amis, sur le dos du contribuable…
Un cas qui n’est certes pas isolé…
Si l’expression populaire « faire comme à Givors », qui veut dire « faire comme on veut, en s’affranchissant de toutes les règles », semble donc assez appropriée pour définir la couverture de l’actualité de la commune de Givors par Le Progrès, il faut bien admettre que les dérives de ce quotidien de presse régionale, qui a définitivement quitté le rôle de contre-pouvoir dévolu à la presse pour endosser celui d’auxiliaire du pouvoir local, ne fait qu’illustrer une tendance qu’on retrouve aussi dans de nombreux médias nationaux. La fronde survenue chez les journalistes de la rédaction du JDD contre la nomination de leur nouveau directeur, Geoffroy Lejeune, n’est-elle pas également, d’une certaine manière, l’expression de la crainte d’une rédaction, qui était devenue un relai du pouvoir macroniste, devant le risque de retrouver le rôle de contre-pouvoir attendu de la presse, sous l’impulsion d’un nouveau directeur issu de la presse non-subventionnée ? Faire du journalisme comme Le Progrès à Givors, est donc peut-être finalement moins une exception que le symptôme d’une dérive largement partagée dans nos médias.
Nota bene : Claude Chollet, directeur de la publication de l’Ojim est attaqué par Le Progrès et un de ses journalistes Amjad Allouchi, plainte en cours. L’article ci-dessus n’a aucun rapport avec cette plainte burlesque. Les détails la concernant ci-après : Pour Claude Chollet et l’Ojim, un procès chasse l’autre