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Faire du journalisme comme Le Progrès à Givors

21 août 2023

Temps de lecture : 6 minutes
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Faire du journalisme comme Le Progrès à Givors

Temps de lecture : 6 minutes

« Faire du journalisme comme à Givors », le titre et le contenu d’un billet humoristique publié début juillet sur les réseaux sociaux par un élu givordin divers-droite, Fabrice Riva, chef du groupe d’opposition municipale Givors Fière, pourraient respectivement servir à définir et illustrer les méthodes journalistiques désormais pratiquées par Le Progrès dans sa manière de couvrir l’actualité politique sur cette commune de la métropole de Lyon.

Bien loin des tra­di­tions d’indépendance et de con­tre-pou­voir dont tente encore de se pré­val­oir la presse, Le Pro­grès (quo­ti­di­en région­al de la région lyon­naise) appa­rait en effet comme un exem­ple des dérives d’une par­tie de la presse quo­ti­di­enne régionale qui se can­tonne bien sou­vent à un rôle d’auxiliaire du pou­voir local, dans sa manière de sélec­tion­ner et de présen­ter l’information.

Vis­i­ble­ment recon­ver­ti en lus­treur d’escarpins du maire d’extrême-gauche Mohamed Boud­jella­ba, ce qu’il sem­blait ten­ter de nier avant de finir par l’avouer, peut-être à la faveur des effluves d’un pen­chant pour la dive bouteille , l’ancien jour­nal­iste que décrit de manière tru­cu­lente l’élu divers-droite dans son bil­let est-il lui-même un ex-employé du Pro­grès ? L’histoire ne le dit pas, mais le per­son­nage en pos­sède quelques car­ac­téris­tiques compte tenu de la cou­ver­ture très sélec­tive et par­ti­c­ulière­ment favor­able au maire de Givors que le quo­ti­di­en de presse régionale assure sur l’actualité locale, en se mon­trant très peu dis­ert sur cer­tains agisse­ments du pre­mier édile de la ville.

Les accusations sans fondement du maire d’extrême-gauche contre ses opposants relayées sans nuance par Le Progrès

Comme l’indiquait un de nos précé­dents arti­cles, alors que ses opposants met­taient en cause la poli­tique mémorielle du maire de Givors rel­a­tive à la guerre d’Algérie, jugée suff­isam­ment favor­able à la ligne du FLN et hos­tile à la France pour qu’une pub­li­ca­tion de l’École de guerre économique (EGE) inter­roge l’hypothèse d’un cas d’ingérence algéri­enne à Givors, le maire s’est livré, pour se défendre, à la clas­sique accu­sa­tion de racisme con­tre ses opposants, immé­di­ate­ment relayée sans la moin­dre réserve par le quo­ti­di­en de presse régionale. Dans le même esprit, alors que le pre­mier édile de la ville a cen­suré à trois repris­es et sans aucun fonde­ment juridique une car­i­ca­ture pro­posée par les élus d’opposition dans le bul­letin munic­i­pal, Le Pro­grès, démon­trant pour le coup un esprit bien peu « Char­lie », a pris posi­tion con­tre le droit à la car­i­ca­ture en relayant à nou­veau les cou­tu­mières accu­sa­tions de racisme du maire.

Notons que d’autres médias locaux, comme Lyon Mag, ont à l’occasion joué le rôle de con­tre-pou­voir atten­du des jour­nal­istes en démon­trant le car­ac­tère infondé de la cen­sure munic­i­pale et en pub­liant à leur tour la dite car­i­ca­ture, prou­vant ain­si son car­ac­tère légal puisque le maire n’a pas osé porter plainte con­tre ce média local.

Silence du Progrès sur les plaintes déposées contre le maire de Givors

Les agisse­ments man­i­feste­ment illé­gaux du maire d’extrême-gauche con­tre ses opposants ont pris une telle tour­nure qu’une suc­ces­sion de plainte a été déposée par ces derniers, pour vio­la­tion du secret des cor­re­spon­dances, diffama­tion, injures publiques et intim­i­da­tions, comme l’indique un arti­cle du média Lyon Pre­mière. Silence total du Pro­grès sur ce sujet : dans un arti­cle pour­tant détail­lé qu’il con­sacre au Con­seil munic­i­pal du mois de juin, le quo­ti­di­en prend même soin de ne surtout pas men­tion­ner la demande de pro­tec­tion fonc­tion­nelle de l’élu divers droite Fab­rice Riva qui a effec­tué ces dif­férents dépôts de plainte, mal­gré les longues délibéra­tions sus­citées par cette demande lors de ce Con­seil munic­i­pal, comme en témoignent les réseaux soci­aux du groupe d’opposition Givors Fière.

Une attaque de train à Givors passée sous silence pendant près de deux semaines

Au début du mois de juil­let, c’est une attaque de train de marchan­dis­es sur­v­enue dans la nuit du 30 juin au 1er juil­let à Givors, que Le Pro­grès n’a évo­quée dans ses colonnes que près de deux semaines après les faits, en pré­ten­dant que l’information venait d’être portée à la con­nais­sance de la rédac­tion. Dif­fi­cile à croire quand on con­state que le député de la cir­con­scrip­tion élu sous éti­quette Renais­sance, Jean-Luc Fugit, pub­li­ait l’information sur ses réseaux soci­aux dès le lende­main des faits. Mais il est vrai que la pub­li­ca­tion rapi­de de cette infor­ma­tion, peu élo­gieuse en matière de sécu­rité pour un maire qui refuse d’armer sa police munic­i­pale, aurait été par­ti­c­ulière­ment gênante pour le pre­mier édile d’extrême-gauche qui cher­chait à tout prix à main­tenir, le soir du 1er juil­let, un con­cert gra­tu­it (c’est-à-dire payé par le con­tribuable) don­né par Amel Bent. Peut-être en guise de remer­ciement pour le main­tien de ce con­cert et de ses émol­u­ments, cette dernière s’est empressée quelques jours après de sign­er, aux côté de plusieurs cen­taines d’extrémistes de gauche par­mi les plus rad­i­caux et ultra-vio­lents de France, une tri­bune anti-police pub­liée dans le blog “Les invités de Médi­a­part”. Voilà qui pos­sède l’apparence de petits ser­vices ren­dus entre amis, sur le dos du contribuable…

Un cas qui n’est certes pas isolé…

Si l’expression pop­u­laire « faire comme à Givors », qui veut dire « faire comme on veut, en s’affranchissant de toutes les règles », sem­ble donc assez appro­priée pour définir la cou­ver­ture de l’actualité de la com­mune de Givors par Le Pro­grès, il faut bien admet­tre que les dérives de ce quo­ti­di­en de presse régionale, qui a défini­tive­ment quit­té le rôle de con­tre-pou­voir dévolu à la presse pour endoss­er celui d’auxiliaire du pou­voir local, ne fait qu’illustrer une ten­dance qu’on retrou­ve aus­si dans de nom­breux médias nationaux. La fronde sur­v­enue chez les jour­nal­istes de la rédac­tion du JDD con­tre la nom­i­na­tion de leur nou­veau directeur, Geof­froy Leje­une, n’est-elle pas égale­ment, d’une cer­taine manière, l’expression de la crainte d’une rédac­tion, qui était dev­enue un relai du pou­voir macro­niste, devant le risque de retrou­ver le rôle de con­tre-pou­voir atten­du de la presse, sous l’impulsion d’un nou­veau directeur issu de la presse non-sub­ven­tion­née ? Faire du jour­nal­isme comme Le Pro­grès à Givors, est donc peut-être finale­ment moins une excep­tion que le symp­tôme d’une dérive large­ment partagée dans nos médias.

Nota bene : Claude Chol­let, directeur de la pub­li­ca­tion de l’Ojim est attaqué par Le Pro­grès et un de ses jour­nal­istes Amjad Allouchi, plainte en cours. L’article ci-dessus n’a aucun rap­port avec cette plainte bur­lesque. Les détails la con­cer­nant ci-après : Pour Claude Chol­let et l’Ojim, un procès chas­se l’autre

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