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Fake news, les projets du gouvernement

12 mars 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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Fake news, les projets du gouvernement

Temps de lecture : 3 minutes

Les effets de la farce des « Fake news », inventée par l’idéologie dominante pour donner une explication à des défaites électorales « immorales » pour la doxa en cours – nommément le Brexit et l’élection de Trump – ne cessent de se propager en cercles qui s’élargissent constamment. Une loi liberticide a déjà été mise en application en Allemagne, le gouvernement d’Édouard Philippe veut suivre la même voie en France. Pour aller où ?

Censurer les réseaux sociaux

La min­istre de la Cul­ture Françoise Nyssen a présen­té la future loi comme « néces­saire pour pro­téger notre démoc­ra­tie con­tre les ingérences extérieures » faisant écho aux pro­pos du Prési­dent Macron lors de ses vœux à la presse qui con­damnait « les bobards inven­tés pour salir ». Le Prési­dent a con­fir­mé ses inten­tions lors du dîn­er du CRIF du mer­cre­di 7 mars 2018, par­lant de « com­bat­tre les dis­cours haineux ».

Le texte prévoirait une procé­dure judi­ci­aire d’urgence lors des élec­tions. Un juge pour­rait en 48h faire cess­er la dif­fu­sion de « fauss­es infor­ma­tions », ordon­nant la « sup­pres­sion du con­tenu », voire le « déréférence­ment d’un site » ou même la sup­pres­sion d’un compte sur un réseau social. Ce qui implique la col­lab­o­ra­tion des GAFA et surtout ce qui les incite à pro­duire en amont leurs pro­pres instru­ments internes de cen­sure ce qu’ils sont en train de faire à marche for­cée. Les réseaux soci­aux aus­si bien que les four­nisseurs d’accès et les plates-formes inter­net seraient tenus de pro­pos­er aux inter­nautes un mécan­isme de remon­tée des « fauss­es infor­ma­tions », ce que font déjà les polices médi­a­tiques du type Decodex du Monde, financé par Google. Pire « toute per­son­ne ayant intérêt à agir » pour­rait saisir le juge des référés ce qui per­met d’imaginer une belle foire d’empoigne entre syco­phantes professionnels.

Surveiller et punir Russia Today

Le texte prévoirait un ren­force­ment de l’autorité du CSA sur les chaînes liées à un État étranger ce qui ne con­cerne en réal­ité que Rus­sia Today (lancé en France en décem­bre 2017, jusqu’ici avec un suc­cès lim­ité) et la radio Sput­nik tous deux liés à l’agence de presse nationale russe. La con­ven­tion leur per­me­t­tant d’émettre pour­rait être « sus­pendue » lors des élec­tions. Sus­pen­sion veut dire inter­dic­tion d’émettre pen­dant plusieurs semaines.

Mais le CSA pour­rait résili­er uni­latérale­ment la total­ité de la con­ven­tion qui per­met d’émettre sur le câble. Comme la con­ven­tion de RT signée en 2015 se ter­mine en 2019, année élec­torale, on imag­ine que la direc­tion de la chaîne russe sera par­ti­c­ulière­ment atten­tive. D’autant que le CSA pour­ra « tenir compte des con­tenus élec­tron­iques des fil­iales de la mai­son mère », autrement dit RT États-Unis.

Enfin le Con­seil d’État pour­rait inter­venir lorsque les chaînes passent par le satel­lite. Tout cet arse­nal ne touchera en rien les grandes chaînes améri­caines gross­es pro­duc­tri­ces de fauss­es nou­velles comme CNN. Cherchez l’erreur.

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