L’affaire des articles falsifiés du journaliste star Claas Relotius dans Der Spiegel en Allemagne semble avoir déclenché un effet domino. C’est maintenant un autre pilier du journalisme mainstream, l’anglais The Telegraph, qui bat sa coulpe… au sujet de Melania Trump.
Melania Trump en vedette… trop construite
Après un article à charge paru le 19 janvier, les contre-vérités semblent avoir été si nombreuses et les pressions si fortes que le journal anglais a publiquement battu sa coulpe dans un erratum (traduction Médias-Presse Infos). L’article incriminé avait été écrit par Nina Burleigh, journaliste américaine qui écrit régulièrement pour Newsweek, Time, The New York Times, Slate, The Washington Post… et s’appuyait sur des confidences données par des « initiés de la Maison Blanche, des amis de l’école et des photographes slovènes ».
« Il nous a été demandé de préciser que l’article contenait un certain nombre de fausses déclarations qui, nous l’acceptons, n’auraient pas dû être publiées. Le père de Mme Trump n’était pas une présence effrayante et ne contrôlait pas la famille. Mme Trump n’a pas quitté son cours de design et d’architecture à l’université pour passer un examen, comme le prétend l’article, mais plutôt parce qu’elle voulait poursuivre une carrière réussie comme mannequin professionnel. Mme Trump n’était pas en difficulté dans sa carrière de mannequin avant de rencontrer M. Trump, et elle n’a pas progressé dans sa carrière en raison de l’aide de M. Trump. »
Dommages et intérêts
« Nous reconnaissons que Mme Trump était une mannequin professionnel à part entière avant de rencontrer son mari et d’obtenir son propre travail de mannequin sans son aide. Mme Trump a rencontré M. Trump en 1998, et non en 1996 comme indiqué dans l’article. L’article affirmait également à tort que la mère, le père et la sœur de Mme Trump avaient déménagé à New York en 2005 pour vivre dans des immeubles appartenant à M. Trump. Ils ne l’ont pas fait. L’affirmation selon laquelle Mme Trump a pleuré le soir de l’élection est également fausse.
Nous nous excusons sans réserve auprès de la Première Dame et de sa famille pour tout embarras causé par notre publication de ces allégations. Pour marquer notre regret, nous avons accepté de payer à Mme Trump des dommages et intérêts substantiels ainsi que ses frais de justice ».
La journaliste diffamée ?
FoxNews rappelle, goguenard, que le Telegraph n’est pas le premier média à se casser les dents sur Trump : il y a déjà eu CNN, Buzzfeed ou encore le Huffington Post qui ont connu une véritable « débâcle » dans leur croisade médiatique contre le président américain ou ses proches. Une journaliste de la chaîne, Brit Hume, a d’ailleurs tweeté le 27 janvier : « On peut se demander comment autant de mensonges pourraient être regroupés dans un seul article. La preuve, s’il en faut, que les partis pris rendent les journalistes téméraires ». Trump lui a répondu en personne : « Merci à Brit. C’est un très gros problème en Europe. Les fake news sont l’ennemi du peuple ! ».
Thank you to Brit. This is a very big deal in Europe. Fake News is the Enemy of the People! https://t.co/WX0o8gaiMC
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 27, 2019
De son côté, Nina Burleigh a affirmé qu’elle maintenait ses allégations et que son livre biographique sur Melania Trump (Menottes dorées : l’histoire secrète des femmes de Trump) dont elle a tiré la substantifique moelle de son article, ne contient aucune inexactitude.
Elle a reproché au Telegraph de s’excuser pour son « reportage exact » et a qualifié ces excuses de « regrettables ». Un rédacteur en chef du Telegraph lui a dit que le journal ne disposait pas des moyens nécessaires pour vérifier ses reportages en Slovénie, le pays d’origine de la première dame, a‑t-elle déclaré. « Ils m’ont diffamé en qualifiant mon travail de « faux », a déclaré Burleigh au Washington Post lundi, et a ajouté que le Telegraph n’avait pas publié ses réponses aux avocats de Trump qui avaient contesté son article.