Une étude sur la perception des fake news (fausses nouvelles propagées de manière virale) a été menée par Kantar auprès de 8 000 personnes en France, au Brésil, aux États-Unis et au Royaume Uni du 2 au 10 juin 2017. Elle est plutôt rassurante pour les médias traditionnels que les français jugent plus crédibles que les réseaux sociaux et le web, signe que la propagande insidieuse qu’ils mènent contre les fake news, et à travers cela, contre les médias du web et des réseaux sociaux, trouve en partie sa cible.
Dans le détail la presse magazine est crédible pour 70% des français, la presse quotidienne pour 64%, les JT de la télévision pour 65% et la radio pour 62%, les chaînes d’info continue sont en bas de tableau avec 60%, mais loin devant les réseaux sociaux (37%). Depuis l’émergence de scandales vrais ou faux liés aux fake news, la confiance dans la presse s’est renforcée pour 18% des sondés – même si les deux tiers déclarent que pour eux rien n’a changé – tandis que celle dans les réseaux sociaux s’est effondrée pour 58% des sondés. Facebook aura donc du travail pour regagner la confiance, et rien ne dit que faire la chasse aux seuls « trolls russes », vrais ou faux, suffira.
Pour deux tiers des sondés, les fake news n’ont pas d’impact dans leur confiance pour les sites d’applis des magazines, de la presse et des quotidiens nationaux ; pour les applis des autres journaux, 46% ont moins confiance et pour 46% rien n’a changé.
Cependant l’érosion des médias traditionnels et de la TV se confirme : si 88% des 55 ans et plus ont consulté la TV pour s’informer, 84% des 18–34 ans et 69% des 35–54 ans s’informent en ligne. La radio reste la chasse gardée des plus de 35 ans (39% des 35–54 ans et 45% des 55 ans et plus) tandis que la moitié des 18–34 ans sondés s’informent sur les réseaux sociaux.
La moitié des sondés et 80% des 18–34 ans ne veulent pas payer pour l’info
Parmi les sondés, 74% affirment avoir recours à une autre source pour vérifier une info et 72% avoir renoncé à partager une info car ils ont douté de sa véracité. Mais les comportements irrationnels demeurent : ainsi un sondé sur cinq a partagé une info après avoir lu le titre seulement – ce qui continuera à encourager les titres attrape-tout (et surtout attrape-clics).
Plus inquiétant pour les médias traditionnels – et les médias en ligne payants, si les sondés sont au courant de leurs difficultés financières, seuls 42% des moins de 35 ans ont payé pour de l’information en ligne au cours de la dernière année et seulement 18% des 55 ans et plus. Pis, 17% seulement des 18–34 ans sont prêts à payer pour de l’information numérique, et seulement si elle est moins chère que les supports classiques.
Crédit photo : Christiaan Colen vi Flickr (cc)