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<span class="dquo">«</span> Faut-il brûler les homos ? » : le titre de Maroc hebdo qui dérange

13 juin 2015

Temps de lecture : 3 minutes
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« Faut-il brûler les homos ? » : le titre de Maroc hebdo qui dérange

Temps de lecture : 3 minutes

Suite à un rapport du ministère marocain de la santé conseillant de dépénaliser l’homosexualité, l’hebdomadaire Maroc Hebdo s’interroge sur cette pratique toujours interdite au Maroc.

« Le min­istère de la san­té appelle à la dépé­nal­i­sa­tion de l’homosexualité au Maroc. Certes, c’est un droit indi­vidu­el. Mais, quid de la morale et des valeurs religieuses ? », se demande le jour­nal. Suit un gros titre évo­ca­teur : « Faut-il brûler les homos ? »

Ce titre a déclenché un tol­lé sur les réseaux soci­aux. Sur la page Face­book de l’heb­do­madaire fran­coph­o­ne, les inter­nautes n’ont pas man­qué de sig­naler la page et de s’insurger sur ce que cer­tains con­sid­èrent comme un appel au meurtre. Faut-il cepen­dant pren­dre ce titre au pied de la let­tre ou le con­sid­ér­er comme une expres­sion idioma­tique ? La ques­tion se pose. Après tout, les titres sont légion dans la presse française à se deman­der régulière­ment : « Faut-il brûler Dumézil ? », « Faut-il brûler les juges de la cour européenne des droits de l’homme ? », « Faut-il brûler Sade ? », « Faut-il brûler Zem­mour ? », etc., sans que cela ne choque personne.

Sur Twit­ter, d’autres inter­nautes n’ont pas hésité à com­par­er le titre de Maroc Heb­do avec une cou­ver­ture du jour­nal Minute. En juil­let 2012, en plein débat sur le mariage homo­sex­uel, celui-ci avait titré : « Mariage homo : bien­tôt ils vont pou­voir s’en­fil­er… la bague au doigt ». Ce titre potache et bon enfant (mais qui avait valu une con­damna­tion à l’hebdomadaire satirique) n’a pour­tant pas grand-chose à voir avec celui de Maroc Heb­do.

Comme le sig­nale Les Inrocks, Maroc heb­do est décrit sur le site de Cour­ri­er Inter­na­tion­al comme « un des lead­ers de l’information poli­tique, en tout cas le seul qui s’attarde sur les muta­tions sociales et poli­tiques qui s’opèrent dans le Maroc d’aujourd’hui ». Il est égale­ment con­sid­éré comme le « jour­nal des cadres, intel­lectuels et étu­di­ants maro­cains, du Maroc comme de la dias­po­ra ».

Jour­nal sérieux et recon­nu comme tel, Maroc Heb­do n’en est cepen­dant pas à son coup d’essai en matière de une explo­sive. En 2012, le mag­a­zine con­sacrait un dossier à l’immigration en prove­nance d’Afrique noire, titrant sur « Le péril noir » et décrivant des immi­grés vivant de men­dic­ité, s’adonnant au traf­ic de drogue et à la pros­ti­tu­tion, immi­grés qui posaient selon le jour­nal « un prob­lème humain et sécu­ri­taire pour le pays ». Au lende­main des atten­tats con­tre Char­lie Heb­do, le mag­a­zine n’avait pas par­ticipé au « jesu­is­charlisme » ambiant mais avait préféré pub­li­er une pho­to de la Mecque accom­pa­g­né du titre « je suis Mahométan »…

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