Communiqué de Maroc Hebdo : Retrait de distribution du numéro traitant de l’homosexualité. L’édition N°1122… http://t.co/bpwCjroC0O
— Maroc Hebdo (@marochebdo) 12 Juin 2015
Suite à un rapport du ministère marocain de la santé conseillant de dépénaliser l’homosexualité, l’hebdomadaire Maroc Hebdo s’interroge sur cette pratique toujours interdite au Maroc.
« Le ministère de la santé appelle à la dépénalisation de l’homosexualité au Maroc. Certes, c’est un droit individuel. Mais, quid de la morale et des valeurs religieuses ? », se demande le journal. Suit un gros titre évocateur : « Faut-il brûler les homos ? »
Ce titre a déclenché un tollé sur les réseaux sociaux. Sur la page Facebook de l’hebdomadaire francophone, les internautes n’ont pas manqué de signaler la page et de s’insurger sur ce que certains considèrent comme un appel au meurtre. Faut-il cependant prendre ce titre au pied de la lettre ou le considérer comme une expression idiomatique ? La question se pose. Après tout, les titres sont légion dans la presse française à se demander régulièrement : « Faut-il brûler Dumézil ? », « Faut-il brûler les juges de la cour européenne des droits de l’homme ? », « Faut-il brûler Sade ? », « Faut-il brûler Zemmour ? », etc., sans que cela ne choque personne.
Sur Twitter, d’autres internautes n’ont pas hésité à comparer le titre de Maroc Hebdo avec une couverture du journal Minute. En juillet 2012, en plein débat sur le mariage homosexuel, celui-ci avait titré : « Mariage homo : bientôt ils vont pouvoir s’enfiler… la bague au doigt ». Ce titre potache et bon enfant (mais qui avait valu une condamnation à l’hebdomadaire satirique) n’a pourtant pas grand-chose à voir avec celui de Maroc Hebdo.
Comme le signale Les Inrocks, Maroc hebdo est décrit sur le site de Courrier International comme « un des leaders de l’information politique, en tout cas le seul qui s’attarde sur les mutations sociales et politiques qui s’opèrent dans le Maroc d’aujourd’hui ». Il est également considéré comme le « journal des cadres, intellectuels et étudiants marocains, du Maroc comme de la diaspora ».
Journal sérieux et reconnu comme tel, Maroc Hebdo n’en est cependant pas à son coup d’essai en matière de une explosive. En 2012, le magazine consacrait un dossier à l’immigration en provenance d’Afrique noire, titrant sur « Le péril noir » et décrivant des immigrés vivant de mendicité, s’adonnant au trafic de drogue et à la prostitution, immigrés qui posaient selon le journal « un problème humain et sécuritaire pour le pays ». Au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo, le magazine n’avait pas participé au « jesuischarlisme » ambiant mais avait préféré publier une photo de la Mecque accompagné du titre « je suis Mahométan »…