Samedi 28 mai 2022, la finale de la coupe de la Ligue des champions au stade de France à Saint-Denis a été marquée par des agressions et des vols en grand nombre. Ce qui devait être une fête du football a tourné au fiasco et au chaos. Après les agressions de masse à Cologne en 2015, à Milan en 2021, les informations disponibles accréditent une nouvelle fois la thèse d’une délinquance collective « ethnique » et concertée. Le présent article vise à faire un premier bilan de ce qui devrait être un scandale national, mais qui, conformément aux souhaits du gouvernement et grâce à des médias trop souvent serviles, semble voué à vite retomber dans l’oubli médiatique.
Huddersfield, Cologne, Milan, Saint-Denis
Les dernières années sont riches en phénomènes de délinquance collective et concertée à forte connotation « ethnique » : viols en série commis au Royaume-Uni par des individus d’origine pakistanaise, agressions sexuelles commises par des migrants lors de la nuit du réveillon en 2015 à Cologne et à Milan lors du passage à l’année 2022, etc.
Le 28 mai au stade de France, la motivation première des délinquants lors de leur expédition collective était, selon plusieurs sources, le vol. En dépit des premières informations qui ont filtré sur l’origine de nombre d’entre eux, le ministre de l’intérieur s’est refusé à révéler leur nationalité. Comme le soulignait Public Sénat, Gérald Darmanin a à l’occasion de son audition devant la Sénat le 1er juin, dénoncé à ce propos « une essentialisation » et « des liens nauséabonds » qui pourraient être établis.
Ainsi donc, lorsque certains tentent sans tabou de comprendre ce qui s’est passé le 28 mai au stade de France dans ses différentes dimensions, sociales, culturelles, ethniques, ce serait selon le ministre de l’intérieur « faire le jeu des extrêmes ». Gérald Darmanin avoue donc de façon implicite que son mutisme sur l’origine des délinquants à Saint-Denis a une visée électorale. Une fois de plus, sous couvert d’antiracisme, il faudrait taire certains faits car ils n’accréditent pas la vision « progressiste » de la société, où les différences sociales, ethniques et culturelles ne pourraient produire qu’un enrichissement mutuel. Heureusement, quelques informations ont bien malgré la volonté du ministre de l’intérieur filtré et ont été reproduites dans certains médias.
Un bilan qui reste à établir
Le bilan des exactions commises au stade de France et dans ses alentours le soir du 28 mai est, comme l’on dit habituellement, « en cours de consolidation ». Il ne pourra au mieux être établi que dans quelques semaines, si tant est que le ministère de l’intérieur communique à ce sujet. D’ici là, c’est à partir d’un faisceau d’indices et d’informations éparses qu’il faut évaluer le nombre de personnes agressées et volées et de délinquants impliqués dans ces événements. Mais selon les informations disponibles, tout indique que nous sommes en présence d’un phénomène massif, organisé et à forte connotation ethnique, une importante proportion des agresseurs étant d’origine africaine.
Des agresseurs par centaines
Lors de son audition devant le Sénat le 1er juin, le ministre de l’intérieur a fait état de 81 interpellations dans le secteur du stade de France et plus globalement de 105 interpellations à Paris et en Seine Saint Denis. RMC nous informe le 30 mai que des syndicalistes policiers ont apporté des précisions sur le profil des personnes interpellées : une cinquantaine d’entre eux seraient des « sans papier », en fait des clandestins. Parmi eux se trouvaient des mineurs ou pseudo mineurs non accompagnés.
L’impossibilité d’identifier toutes les personnes interpellées aurait abouti au classement sans suites des garde à vue de nombre d’entre eux et à leur libération. Selon des informations recueillies par le journal Valeurs actuelles auprès de la police nationale, les premières personnes interpellées étaient très majoritairement issues de pays du Maghreb.
Plus généralement, selon des informations obtenues par Le Figaro, les agresseurs, qui pour beaucoup n’ont pas été interpellés, étaient selon des sources policières « des délinquants venus d’autres villes limitrophes ». Leur nombre est évalué à plusieurs centaines, dans une fourchette oscillant selon les estimations données par un syndicaliste policier et une sénatrice du Val d’Oise sur CNews entre 300 et 500.
Les plaintes des victimes ne cessent de s’accumuler
Outre les victimes de vols et d’agressions, des personnes ont été blessées lors de l’accès au stade, en raison des problèmes de gestion des flux (faux billets, etc.). Des supporters ont été aspergés de gaz lacrymogène, pressurisés dans des files d’attente, etc. Au total, selon des informations communiquées à l’AFP, près de 238 personnes ont été prises en charge par les différents services de secours.
Si selon Le Parisien dans un article du 30 mai, une centaine de personnes ont déposé plainte auprès des services de police après le match, la brièveté du séjour en France des supporters étrangers n’a pas permis à toutes les personnes agressées de faire cette démarche. Le ministre de l’intérieur a annoncé le 2 juin que les Espagnols et les Britanniques victimes de faits de délinquance peuvent déposer plainte dans leur pays à compter du 6 juin.
Le club de football du Liverpool FC documente pour sa part actuellement la demande d’enquête qu’il va transmettre aux autorités françaises, via un formulaire de plainte en ligne. Une journée après son lancement, plus de 5 000 formulaires avaient déjà été remplis, selon Le Parisien le 1er juin.
« Ils attaquaient sans hésiter »
Selon plusieurs témoignages repris par certains médias, les jeunes délinquants opéraient fréquemment en bandes, parfois d’une trentaine d’individus. La sauvagerie des modes opératoires décrite par des témoins est saisissante. De nombreux supporters anglais et espagnols ont été menacés, agressés puis dépouillés. Un journaliste policier confie au Figaro : « « ils attaquaient sans hésiter les femmes, les enfants, les personnes âgées ; des victimes ont été déshabillées intégralement ». Comme RMC le relate, l’un des supporters indique concernant les agresseurs : « ils avaient des couteaux, des machettes, des barres de fer ».
Outre les agressions en vue de dérober les effets personnel de supporters, des jeunes femmes et des femmes ont été victimes d’agressions sexuelles. Un témoin confie à un journaliste du Figaro avec effroi : « J’ai vu des filles de moins de 12 ans pleurer parce qu’elles ont été touchées par ces monstres ». Selon Le Parisien, aux alentours du stade de France, des voitures ont été fracturées afin d’y dérober des objets. Comme nous l’apprend Actu-Mag, le retour en métro de certains supporters sur la ligne 13 a également été émaillé d’agressions et de vols.
Les suites judiciaires
Mardi 31 mai s’ouvrait le premier procès suite à la calamiteuse soirée du 28 mai. BFM nous informe que 6 individus étaient assignés en comparution immédiate devant le Tribunal judiciaire de Bobigny pour vols au préjudice de supporters. Faute de possibilité d’audiencement, seuls trois d’entre eux ont été jugés. Bien que reconnu coupable des faits qui lui étaient reprochés, l’un des prévenus a été condamné à une peine avec sursis. Un clandestin s’est vu infliger une peine de « semi-liberté » car il aurait du travail. Le palestinien condamné à 10 mois de prison ferme pour avoir notamment agressé un policier s’est pour sa part vu notifier une interdiction de territoire.
Le déni, encore et toujours
Bien que le ministre de l’intérieur ait reconnu des erreurs dans l’organisation du maintien de l’ordre lors de la finale de football, ses explications sur le fait que la présence de nombreux supporters sans billets ou avec des billets falsifiés seraient à l’origine des désordres peinent à convaincre. Certes, ce phénomène peut avoir contribué à créer des cohues aux entrées du stade, qui ont été contenues de façon pour le moins étonnante par l’usage de gaz lacrymogène à l’encontre de supporters pacifiques. Mais cette explication fait l’impasse sur d’autres faits bien plus graves. Le président de la République a quant à lui dans une interview donnée le 3 juin au journal La Dépêche évoqué un « problème de violence » et indiqué qu’il y a « un immense chantier à mener sur les réseaux sociaux ».
Mensonges par omission
En refusant de pointer la responsabilité des jeunes délinquants qui ont agressé de nombreux supporters anglais et espagnols, en refusant de divulguer leur nationalité, tant le ministre de l’intérieur que la président de la République font douter de leur capacité à bien jauger les événements qui se sont produits. Car si les réseaux sociaux peuvent avoir aidé les délinquants à se passer le mot pour organiser leur razzia au stade de France, d’autres facteurs ont pu être bien plus déterminants : la porosité des frontières nationales, la présence en France de jeunes délinquants, fréquemment issus du Maghreb, de plus en plus nombreux, la faiblesse de la réponse pénale aux faits de délinquance, qui est parfois perçue par des individus à la culture éloignée de celle qui a cours en France, comme un encouragement à la récidive.
Mais de tout cela, tant Emmanuel Macron que Gérald Darmanin ont refusé de parler. Les médias anglais et espagnols ont dans cette affaire joué un véritable rôle d’aiguillon, en refusant les explications partielles et partiales du ministre de l’intérieur. Plusieurs médias français se sont enhardis et ont évoqué la violence concertée, les agressions sexuelles et l’origine des jeunes délinquants. Mais, désormais, les élections législatives approchant, c’est un mur du silence qu’oppose le pouvoir en place sur cette affaire afin qu’elle retombe (bien trop) vite dans l’oubli. Emmanuel Macron était très fier d’avoir obtenu l’organisation de la finale de la Ligue des Champions pour le “rayonnement” de la France. C’est un bien étrange « rayonnement » qui a éclairé le stade de France le 28 mai.