Florian Philippot va porter plainte contre Closer, a annoncé vendredi la présidente du Front National, Marine Le Pen.
L’hebdomadaire « people » avait publié, dans sa dernière édition, des photos du numéro 2 du FN avec son compagnon en voyage à Vienne, révélant de fait son homosexualité sur la place publique (que tout le monde au FN ou dans le milieu journalistique connaissait néanmoins). « Il va porter plainte et il fera condamner ce torchon », a déclaré Mme Le Pen lors d’une conférence de presse à Paris.
Et d’ajouter que son bras droit n’avait « pas la moindre envie qu’on fasse de la publicité » pour le magazine. « J’espère qu’il le fera condamner dans des proportions qui éviteront à cette presse de recommencer ce genre d’intrusion dans la vie privée dont j’ai été victime, dont mes enfants ont été victimes », a‑t-elle poursuivi, dénonçant des « méthodes de voyous » qui « vont à l’encontre des grands principes de notre Constitution ».
Sébastien Chenu, ancien cadre UMP fondateur de GayLib désormais au Rassemblement Bleu Marine (RBM), a pour sa part jugé le comportement de Closer « absolument abominable ». « J’aurais aimé qu’on entende toutes ces associations, qui sont toujours si promptes à donner des leçons tout au long de l’année, dire quelque chose sur ce qui arrive à Florian Philippot », a‑t-il commenté.
Et celui-ci d’estimer que « si les juges se disciplinent à sanctionner cette presse à la hauteur des bénéfices qu’elle encaisse avec ce genre de papier malsain, on en serait certainement pas là ».
Par ailleurs malgré le tollé quasi-général provoqué par les révélations de Closer, l’Association des journalistes LGBT (Lesbiennes, Gay, Trans et Bi) a défendu la position du magazine et a estimé que le fait de dévoiler l’homosexualité d’une personnalité publique pouvait se révéler utile.
Rappelant tout d’abord son « respect de la vie privée » (sic), l’association a plaidé pour que « l’homosexualité ne soit pas automatiquement reléguée à la sphère privée (quand l’hétérosexualité, elle, est toujours publique), et que la conception parfois très restrictive de ‘vie privée’ ne serve pas d’excuse pour entraver la liberté d’informer ».
Reste à savoir si sa réaction aurait été la même si, au hasard, Minute avait révélé l’homosexualité d’un élu socialiste !
De son côté, la patronne de Closer, Laurence Pieau, a joué l’étonnée dans un entretien à Puremedias.com. Celle-ci a estimé que « c’est quand même dingue de constater qu’alors que le mariage pour tous a été adopté il y a plus d’un an, il y a encore des différences entre les couples homosexuels et les couples hétérosexuels ! » Et de confier qu’elle avait « du mal à comprendre la virulence des réactions » suite à cette publication.
« On a dit les révélations de mon magazine “indignes” et “immondes”. Je suis peut-être très naïve mais je ne vois pas en quoi ces photos seraient plus choquantes que celles montrant Emmanuel Macron et sa femme qui a 20 ans de plus que lui que nous avons publiées il y a quelques semaines… Aujourd’hui encore, c’est comme si l’homosexualité était perçue comme quelque chose d’anormal et honteux au point qu’il faudrait s’interdire d’en parler », a‑t-elle ajouté.
S’interdire d’en parler, peut-être pas. Mais laisser aux principaux intéressés le choix de le faire, certainement.
Crédit photo : blandinelc via Flickr (cc)
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— Claude Chollet (@ClaudeChollet) 15 Décembre 2014