Oui, vous avez bien lu. Mais reprenons la citation exacte de Franz-Olivier Giesbert telle que rapportée par nos confrères d’Acrimed dans l’excellent numéro 12 de Médiacritiques (juillet/août 2014). « Qu’est-ce qui est important dans la presse ? C’est l’indépendance. C’est ce mot. Et là d’ailleurs quand je vois des journalistes qui sont notoirement indépendants comme Jean-Pierre Elkabbach, Laurent Joffrin, qui sont traités plus bas que terre, c’est extrêmement choquant ».
Ces fortes paroles ont été prononcées dans un « débat » sur LCP-AN le 4 mai 2014, suite à la projection (enfin) du film Les nouveaux chiens de garde, de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, inspiré du livre de Serge Halimi et sorti en salles en janvier 2012. On doit reconnaître à Émilie Aubry, et son émission « Grand angle », le mérite d’avoir programmé ce film sur une chaîne de grande écoute pour la première fois à notre connaissance. Ce qui est plus étrange, c’est de n’avoir invité que des détracteurs du film et aucun réalisateur. Dans un échange surréaliste on pouvait ainsi entendre dans le « débat » qui a suivi, les protagonistes dire tout le mal qu’ils pensaient d’un film qui dénonçait leur pratique ! Le film est « con et vieux », il flirte avec l’antisémitisme, « il y a Henry Coston qui est un spécialiste de cela ». Et pour finir : « C’est très con »…
Qui a vu dans ledit film Jean-Pierre Elkabbach cirer les chaussures de son patron Lagardère dans l’émission de Michel Drucker, quasi en pâmoison, louant les immenses qualités de celui qui l’emploie, pourra témoigner de l’esprit « notoirement indépendant » de la vigie d’Europe 1…
Voir notre critique du film « Les nouveaux chiens de garde »
Crédit photo : Strologoff via Wikimedia (cc)