Dans son édition de ce jeudi 27 février, Le Point accuse Jean-François Copé d’avoir « sponsorisé avec l’argent de l’UMP » la société Bygmalion fondée par deux de ses proches, Bastien Millot et Guy Alves.
L’hebdomadaire fait part d’une étrange générosité du président de l’UMP envers cette agence de communication, qui aurait « profité de la période faste de la présidentielle pour charger la mule sur certaines prestations facturées à l’UMP hors appel d’offres ». Et Le Point de mettre en avant l’état précaire des comptes de l’UMP, qui a dû faire appel à des dons de sympathisants pour éponger le trou de 11 millions d’euros laissé suite à l’invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, avant de rappeler qu’en parallèle, les comptes de Bygmalion affichent une « santé florissante ».
Invité à s’exprimer sur le sujet le jour-même sur I‑Télé, Jean-François Copé a dénoncé « un coup monté de manière absolument ignoble » auquel il a décidé de répondre par « la voix des tribunaux ». « C’est extrêmement grave, c’est un tissu de mensonges et tout ça donnera lieu à une réponse devant les tribunaux », a expliqué le président de l’UMP, gravement mis en cause pour favoritisme.
Mais outre cette indignation prévisible, Copé estime que cette affaire ne sort pas de nulle part… « Il y a derrière ça un homme, Franz-Olivier Giesbert, qui depuis des mois et des mois, nous attaque Nicolas Sarkozy comme moi-même, pour nous détruire », avance-t-il. Et de prévenir : « On va y répondre. »
De son côté, Bastien Millot, l’un des deux fondateurs de Bygmalion, a également répondu à ces attaques dans « Le Grand Direct des médias » sur Europe 1. Pour la défense de Bygmalion, celui-ci souligne que la société ne collabore « pas qu’avec des personnes de droite, il y en a aussi de gauche, ou du centre ».
À propos de l’auteur de l’article, Millot explique : « J’ai rencontré le journaliste qui a rédigé ce papier, et comme il l’a dit, “On nous a demandé un papier”. “On”, veut donc dire la direction du Point. » Et la direction du Point mène, bien qu’il ne soit plus officiellement en fonction, à Franz-Olivier Giesbert. Dans la foulée, M. Millot estime que « la volonté de taper, et d’avoir un scoop, a pris le pas sur la volonté de faire un papier transparent » et ajoute que Bygmalion est « une vraie entreprise, avec des salariés » qui « n’est absolument pas une filiale de l’UMP. C’est honteux d’affirmer cela, surtout pour ceux qui y travaillent! » Celui-ci se laisse le temps de réfléchir à d’éventuelles suites judicaires après la consultation de son avocat.
Nous rappelons enfin à nos lecteurs que Bygmalion, la société de Bastien Millot, est également en cause pour des contrats douteux passés, selon Le Canard Enchaîné, avec France Télévisions. Selon le Canard, Bygmalion aurait « décroché 22 missions, moyennant 1,2 millions d’euros » avec le groupe public entre 2008 et 2013. Bémol : Martin Ajdari, l’actuel secrétaire général de France Télévisions qui a été entendu le 13 novembre et le 6 décembre 2013 par le juge Van Ruymbeke, n’aurait pas « trouvé trace de mise en concurrence » pour ces contrats.
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