Suite à l’affaire Cahuzac, Stéphane Fouks, patron de Havas WorldWide (ex-Euro RSCG) a decidé de ne plus conseiller les ministres en exercice.
C’est semble-t-il, suite aux pressions de Vincent Bolloré, président du Conseil d’administration d’Havas et son fils Yannick Bolloré, vice-président du groupe, craignant pour l’image du groupe, que Fouks a pris cette décision.
Le conseil rémunéré aux hommes politiques était devenu la spécificité de cette agence de communication qui a accumulé les échecs spectaculaires dans ce domaine : Jospin en 2002, Dominique Strauss-Kahn dans l’affaire du Sofitel, Jérôme Cahuzac enfin, qu’il aurait encouragé dans le déni avec le succès que l’on sait.
Stéphane Fouks évolue depuis trente ans dans la mouvance rocardienne du P.S. Il est un ami intime de Manuel Valls, qu’il assume conseiller à titre gracieux, et du criminologue Alain Bauer.
La conseillère à la communication de Cahuzac à Bercy était ainsi Marion Bougeard, ancienne directrice associée de l’agence RSCG qui travaillait auparavant pour … Liliane Bettencourt au moment de l’affaire qui coûta son poste à Eric Woerth ! Jusqu’à l’élection présidentielle, Marion Bougeard mettait également ses talents au service du banquier d’affaires Matthieu Pigasse, propriétaire des Inrocks et copropriétaire du Monde (et ancien, lui aussi, du cabinet de DSK). Le banquier a ainsi, selon le journaliste Laurent Mauduit, « ses entrées à tous les étages » à Bercy.
Un autre conseiller strauss-kahnien issu de l’agence Euro-RSCG, Gilles Finchelstein, conseillerait Pierre Moscovici lui-même selon le journaliste. « La cour de récréation du capitalisme de connivence à la française est toute petite », écrit-il dans L’Etrange capitulation (Jean-Claude Gawséwitch), un livre très instructif publié ces jours-ci qui traite notamment des conflits d’intérêt dans la « république irréprochable » de François Hollande.
Crédit photo : WIConferences (capture d’écran vidéo) via Youtube (DR)