La série télévisée Alex Hugo réalisée par Olivier Langlois et diffusée par France 2 le mercredi 11 septembre 2019 est à ce point propagandiste en faveur de l’immigration que nombre de téléspectateurs s’en sont étonnés. Les médias officiels, pas du tout. De quoi s’agissait-il ?
Ce 11 septembre 2019, France 2 diffusait l’épisode 3 de la saison 5 de la série policière Alex Hugo. Un épisode intitulé « L’étrangère ». Loin d’être une simple fiction, cet épisode est un outil de propagande pro-immigrationniste de masse et c’est ainsi que les historiens du futur l’analyseront, peut-être même dans les salles de classe.
L’épisode a été tourné dans « la vallée de la Clarée », dans les Hautes-Alpes, à côté de la frontière italienne. La fiction s’inspire (c’est le moins que l’on puisse dire) de l’opération menée par Génération Identitaire dans la même région, à proximité de Briançon et de Gap, opération menée en 2018 et pour laquelle plusieurs militants de GI ont été condamnés. Ils empêchaient des délinquants (passer une frontière illégalement est un délit) aidés par des complices de franchir les frontières françaises. Ils ont été condamnés à de la prison ferme pour avoir « exercé des activités dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique », mais aussi à 2000 euros d’amende, une privation des droits civils, civiques et familiaux pendant cinq ans. Un jugement ubuesque pour une opération où il n’y a eu aucune violence et qui tenait avant tout du symbole.
Defend Europe/Task Europe
C’est de Defend Europe, rebaptisée « Task Europe », que s’inspire l’épisode. Sauf que…
Commencée en 2014, la série met en scène un ancien flic important de Marseille, Alex Hugo incarné par Samuel Le Bihan, installé à Lusagne, ville de fiction dans une vallée de fiction du même nom. Il dirige la police locale. Dans l’épisode trois de la cinquième saison, l’enquête porte sur un trafic de médicaments sur fond de migrations à travers les Alpes : un bébé noir a été déposé devant la porte de la police, la mère s’étant vue tirer dessus. Ni une ni deux, Alex Hugo part à la recherche des méchants. Qui sont-ils ? Mais… des identitaires, parbleu ! Une noire, un bébé noir, des méchants identitaires. C’est France 2. Présentation officielle :
« Angelo et Tony trouvent devant le poste de police un bébé abandonné, bébé dont la mère semble être une migrante qui a disparu. Alex enquête sur cette disparition malgré l’hostilité vis à vis des migrants de certains habitants du village et l’antagonisme de ces derniers avec les bénévoles qui ratissent les montagnes pour assister les migrants qui ont franchi la frontière ».
L’épisode est clairement propagandiste sur plusieurs points :
- Les migrants : c’est le camp des gentils. Ils affrontent des méchants. Les gentils sont des gens sympas, les méchants ont de sales gueules. Dans les méchants, il y a un chasseur. Il est plein de haine, favorable aux « accidents de chasse » anti migrants. Chacun sait que ce genre de choses est fréquent en France… Ils sont encore pire les méchants : comme l’on meurt de façon anormale à cause du trafic de médicaments, les méchants accusent (évidemment) des virus apportés par les migrants. La France dite « moisie » autrefois par ce vieux Sollers et détestée par BHL se cloisonne et rejette l’autre, ce symbole du tout autre qu’est le migrant… Aucun migrant ni ami de migrant n’est présenté de façon négative. Il n’y a par exemple pas de migrant voleur, violeur, délinquant ou simplement désagréable etc… Les jeunes femmes de Cologne apprécieront la version allemande de la série.
- Le « must » : il y a une milice dans les alpes ! C’est « Task Europe », autrement dit Defend Europe, vous suivez ? Ils veulent bloquer un col et empêcher les migrants venant d’Italie d’entrer en France. Eux, ce sont les très méchants. Les acteurs portent des blousons bleus (comme les militants de Génération Identitaire) et le logo de Task Europe est clairement dérivé de celui de Defend Europe. Le policier étant aussi un gentil va faire échouer les méchants « miliciens », militants identitaires dont le discours serait de ne pas hésiter à « improviser » (avec une arme évidemment) si un migrant refuse d’être raccompagné à la frontière… Les identitaires, dans l’épisode, ont des armes, l’un d’entre eux est dealer et son père assassine une africaine…
https://twitter.com/DamienRieu/status/1171883995442941953
Mise en scène
* Le militantisme pro migrants et anti identitaire est même mis en avant par la ville de Briançon sur son site, à l’occasion de la diffusion de l’épisode dans une salle de cinéma de la ville. Extrait de la présentation sur le site de la ville (important de bien noter ce point) :
« Un film militant
Au sortir des projections, les spectateurs livraient leurs premières impressions, saluant l’aspect militant du film :
« Ca parle du passage des réfugiés à la frontière et des citoyens maraudeurs qui leur portent secours tout en dénonçant Générations Identitaires. Du coup, cette fiction a presque une valeur documentaire. Bravo à la production pour son engagement ! » Sophie (chère Sophie, point tant de « s » « s », ce sont des fautes).
« J’ai adoré les prises de vue aériennes. Quelle belle mise en valeur de notre région et de ses citoyens solidaires ! J’ai beaucoup aimé les propos du personnage qui dit qu’il aime tellement la montagne qu’il ne peut pas supporter d’y voir mourir des exilés. » Maxime
« Non seulement les images sont sublimes mais le film bat en brèche les idées reçues sur les migrants. Il délivre un beau message d’humanité et d’espoir » Françoise
Génération Identitaire a mené en 2018 une opération de quelques heures, bloquant symboliquement la frontière avec une centaine de militants (c’est moins que les derniers blocages de facs par des militants gauchistes pour… pourquoi déjà ? Et avec quelles sanctions ?), dont certains condamnés pour une cause ubuesque. France 2 transforme cela en une action violente de « miliciens » armés, dont l’un au moins a une vraie tête de nazi, prêts à tuer « du » migrant.
Interroger l’immigration ? Se poser des questions ? France 2 n’en voit pas l’intérêt. Les migrations, c’est une chance pour la France (le bébé, tout un symbole). Ah… un coup d’oeil sur une presse moins aux ordres renseignerait la direction de France 2 et les auteurs de la série… il y a par exemple, d’après le rapport analysé dans l’article vers lequel ce lien conduit, 11 millions de personnes nées à l’étranger bénéficiant de prestations sociales en France. C’est peut-être cela que les Indigénistes appellent « France post-coloniale » ? Un pays qui continue de subvenir aux besoins de millions de personnes fraîchement arrivées, clandestins inclus.