Dans l’émission « Un œil sur les médias », diffusée sur France 24 du lundi au vendredi à 20h45, puis à 22h22, le chroniqueur Karim Yahiaoui revenait le 12 mars dernier sur la volonté de Marine Le Pen de déposer plainte auprès du CSA contre le journaliste Michel Mompontet de France 2, à cause des nombreux tweets hostiles au Front national que celui-ci postait depuis quelques jours sur son compte Twitter, information qui avait notamment été révélée par l’Ojim.
Le chroniqueur évoquait ensuite « un autre journaliste qui a énervé le Front national » : Jean Quatremer, lequel souhaitait, le vendredi 6 mars sur Arte, établir « un cordon sanitaire » autour du Front national. Mais pour illustrer son propos, surprise, c’est une capture du site de l’Ojim qui apparaît à l’écran ! « Cette réaction [celle de Quatremer] a été repérée par un site pas très connu qui s’appelle l’Ojim (…) un site qui surveille pour le Front national […] toute les déclarations des journalistes français », annonce, sans gêne, le chroniqueur. Celui-ci parle ensuite des portraits de journalistes publiés par l’Ojim en expliquant que « tous les portraits sont des portraits à charge qui entendent mettre en évidence ce lien dangereux entre politique et médias ». « Du côté du Front national, c’est un discours récurrent que de désigner la caste des journalistes comme complices du système », ajoutait Yahiaoui, assimilant ainsi tranquillement l’Ojim au Front national…
Deux remarques
Si le chroniqueur avait pris la peine de s’intéresser par lui-même à l’Ojim (est-ce un hasard si l’attaque survient après la publication de notre article sur Michel Mompontet ?), il aurait remarqué que nos portraits ne sont pas à « charge » ou à « décharge » mais qu’ils sont simplement des portraits documentés et référencés de journalistes que l’Ojim met à disposition de ses lecteurs pour les informer sur ceux qui nous informent. Certains journalistes n’ont certes pas toujours envie de voir étaler leurs activités militantes et leurs prises de positions politiques mais nous estimons de notre côté que le public a le droit de connaître certains engagements de certains journalistes qui se présentent le plus souvent comme des professionnels neutres au dessus de la mêlée.
Enfin, et c’est le plus grave, Yahiaoui indique que l’Ojim travaille « pour le Front national », suggérant un lien entre notre Observatoire et le parti de Marine Le Pen, accusation qui n’est évidemment étayée par aucun élément… et pour cause : l’Ojim est totalement indépendant, aussi bien politiquement que financièrement, et ne vit que des dons de ses lecteurs. L’accusation, visant à discréditer le travail de l’Ojim en le faisant passer pour de la communication politique, est grave et l’Ojim se réserve le droit de donner des suites éventuelles à cette entreprise manifeste de diffamation.