Jeudi 27 octobre, France 3 Midi-Pyrénées publiait, sur sa page Facebook, une vidéo sur l’arrivée des migrants de Calais à Toulouse. La colère des internautes ne s’est pas faite attendre…
Pourtant, ça n’était qu’une « simple vidéo de quelques secondes » : « On y voit des hommes, fatigués, tous d’origine afghane, débarquer d’un bus et récupérer leurs bagages », explique Fabrice Valéry, rédacteur en chef adjoint chargé des éditions numériques, dans une tribune coup de gueule publiée sur le site de l’antenne régionale. Cependant, cette vidéo « strictement informative » a très vite « déclenché un flot de commentaires », la plupart « haineux ».
Le tout, « simplement parce qu’ils viennent d’un pays étranger, que leurs “traditions”, leur “mode de vie” ne seraient pas exactement les mêmes que les nôtres », estime le journaliste avant d’en déduire que « c’est insupportable ». Et celui-ci d’en citer quelques uns. « Où sont les femmes et les enfants ? L’Etat a toujours pas compris qu’on ne voulait pas d’eux ? Les hommes de ces pays ont été élevés avec leur coutume. Dont une des principales est le rabaissement de la femme, aucun respect pour elle. Nos enfants, nos filles, on leur doit la protection et c’est pas en acceptant ces gens là qu’on va leur apporter », écrit ainsi une internaute inquiète.
Mais cette inquiétude, liée à cette « répartition » imposée par l’État à toutes les régions de France, sans consultation, le rédac’ chef de France 3 Midi-Pyrénées la juge « insupportable ». Viennent ensuite des commentaires plus virulents, parlant d’« invasion » et de risque terroriste. Une virulence, encore une fois, que ne parviennent pas (alors que ce devrait être leur métier) à remettre dans leur contexte les journalistes du service public qui ont, semble-t-il, bien vite oublié les viols et les actes terroristes commis par certains « migrants », lesquels expliquent la préoccupation légitime de la population.
Après avoir cité quelques (rares) commentaires positifs, Fabrice Valéry rappelle qu’il y a certes une « liberté d’expression », mais que « des internautes, sous pseudonymes ou leur véritable identité, font tout pour nous pousser à (la) restreindre ». « Nous ne voulons pas nous y résoudre mais nous ne pouvons pas laisser dire des choses fausses et laisser publier des propos insupportables sur notre page facebook sans réagir », ajoute-il, menaçant, avec une passion et une prise de position rarement aussi palpables. La censure au nom des bonnes intentions n’est pas loin et l’explication de cet emballement est dans le paragraphe suivant.
Le cours de morale peut en effet commencer : « La France est une terre d’asile. Chacun d’entre nous a dans sa famille ou connaît une personne qui a des origines espagnoles, italiennes, maghrébines, africaines, asiatiques… La région Occitanie a été et reste une terre d’accueil des peuples, au gré de l’histoire : guerres civiles, guerres mondiales, immigration économique, etc. L’histoire de notre pays est comme cela, que ça plaise ou non, et sans ces mélanges de population, sans cette ouverture sur le monde, la France ne serait pas la France. » Et d’ajouter, pour virer dans le mélodrame : « Vous qui voyez dans ces images des violeurs ou des agresseurs, dites-vous qu’y figurent peut-être le médecin qui sauvera demain votre enfant ou le maçon qui construira votre maison ! »! A croire que la France, nation vieille de 1500 ans dont le peuple a construit Cluny, les cathédrales, le Louvre, Versailles ; veille nation qui a produit Ambroise Paré, Bichat, Laennec, Trousseau, Pasteur ou Carrel, à croire que cette vieille nation demeurée européenne jusqu’aux années 70 attendait des clandestins afghans pour se soigner ou construire ses maisons…
Au pied de cet article ahurissant figure un encadré où une journaliste de la rédaction fait part de sa « nausée ». « J’ai honte de ce que je lis. J’ai honte de ce que je comprends. (…) J’ai honte que ce frein vienne de mes contemporains », écrit Marie Martin. Et d’ajouter une pincée de mélodrame à son tour : « Ils ont oublié leurs larmes, devant le journal de 20 heures qui montrait le petit corps d’Aylan, mort échoué sur une plage de la Méditerranée ». L’Ojim avait déjà expliqué à ses lecteurs la manipulation autour de ce cadavre d’enfant exhibé comme un trophée.
En guise de conclusion, cette dernière s’interroge : « Peut-être est-ce aussi à nous, les journalistes, de rappeler que souhaiter le départ d’hommes et de femmes menacés de mort dans leur pays revient à souhaiter leur mort tout court. » Comme si ses confrères ne le faisaient pas (déjà) suffisamment… Désormais, le déni de réalité de suffit plus : il faut empêcher les gueux de dire cette réalité. Cachez ce réel que je ne saurais voir et que personne ne doit voir. Un discours de lutte des classes où les planqués de France Télévisions donnent la leçon aux « sans-dents » enracinés.