Il y a des erreurs qui ne pardonnent pas ; en particulier lorsqu’elles ne suivent pas la vague impitoyable du « jesuischarlisme » ambiant.
Régis Poullain, rédacteur en chef de l’édition nationale du 12/13 de France 3, en aura fait les frais. Lors du JT de midi du 7 janvier, alors que la nouvelle de l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo venait tout juste de tomber, celui-ci a choisi de ne pas bouleverser l’ordre de ses titres, ne consacrant qu’une petite minute trente à l’événement qui fera, les jours suivants, la une de la presse mondiale.
Plusieurs syndicats avaient alors déposé un préavis de grève d’une heure pour obtenir les résultats de l’enquête interne menée suite à ce qui a été appelé un « crash éditorial ». Selon ces derniers, « les informations des journalistes de la rédaction partis sur les lieux de l’attentat et les dépêches de l’AFP auraient permis de modifier le conducteur et de dérouler le journal à la hauteur de l’événement ».
« Il y a eu une erreur d’évaluation de la part du rédacteur en chef Régis Poullain », a commenté Pascal Golomer, directeur délégué à l’information en charge des rédactions de France 2 et France 3. M. Poullain va donc être écarté de son poste à partir de lundi prochain, remplacé par Philippe Peaster, et occupera désormais d’autres fonctions au sein de la rédaction nationale.
La direction de l’information a également décidé de « missionner » Agnès Molinier, directrice adjointe de la rédaction, pour « un rôle très opérationnel » afin d’accompagner l’équipe du 12/13. Pour M. Golomer, l’objectif est maintenant « d’agir pour qu’à l’avenir, la couverture de l’actualité soit à la fois plus complète, plus réactive et plus pertinente, quelle que soit l’édition ».
@France3tv : #RégisPoullain écarté pour manque de réactivité http://t.co/71uCCrIcjq via @ojim_france pic.twitter.com/HE7Tg8NfsS
— Claude Chollet (@ClaudeChollet) 23 Janvier 2015