Rediffusion estivale 2020. Première diffusion le 3 mai 2020
Il n’aura échappé à aucun observateur que la Seine-Saint-Denis a été sur-représentée dans les débats médiatiques autour de la pandémie en cours, du confinement puis du déconfinement. Il est clairement apparu que le 9–3 (alias 9 cube) et le reste de la France ne répondent pas aux mêmes législations. Même France Inter le dit, sans doute par inadvertance.
Le 23 avril 2020, France Inter diffuse un reportage intitulé « Confinement : en Seine-Saint-Denis, des appartements pour les femmes victimes de violences conjugales ». Le reportage porte sur le 93.
Il est intéressant de prendre un peu de recul avant d’en venir à ce reportage.
Un rapport parlementaire relayé par Le Figaro et Valeurs Actuelles en 2018 révélait que les clandestins (hors immigrants légaux) représenteraient entre 8 et 20 % de la population du 93. Une simple promenade dans une ville du département suffit cependant pour se rendre compte que ce pourcentage n’est qu’une partie de l’iceberg : la population extra européenne est largement majoritaire en Seine-Saint-Denis.
Toujours selon le même rapport parlementaire, l’État « ignore le nombre d’habitants dans le 93 ». En 2016 déjà, Jean-Pierre Chevènement qui n’est pas Renaud Camus, affirmait que dans ce département « une nationalité » disparaissait. Chevènement avait même déclaré au micro de France Inter le 29 août : « en Seine-Saint-Denis, il y a 135 nationalités mais il y en a une qui a quasiment disparu ». À l’époque, un article du Point revenait sur les propos de l’homme politique en dressant un portrait du 93 et indiquait des données fournies par l’INSEE : 30 % des habitants du 93 étaient alors immigrés. Un nombre ne comptant donc pas les « jeunes », autrement dit les enfants d’immigrés ne se reconnaissant en règle générale pas dans la France. Le Point indiquait aussi que l’immense majorité des habitants du département est d’origine africaine, du Maghreb mais aussi d’Afrique subsaharienne. Cette seconde origine est majoritaire maintenant, tant dans les chiffres que dans le paysage ethnique des villes. Et la religion ultra majoritaire est l’islam. L’hebdomadaire le disait : « Le département compte, de fait, un nombre record de mosquées : c’est le territoire le mieux doté dans ce domaine (avec 160 lieux de culte dédiés à l’islam). »
Ce retour sur le réel est donc une nécessité pour saisir l’article de France Inter du 23 avril 2020.
France Inter lutte contre les violences conjugales
C’est une des obsessions du gouvernement. Une obsession légitime : qui pourrait défendre la violence à l’intérieur des familles, en particulier des hommes contre leurs femmes ou leurs compagnes ? Le fait est là : durant le confinement, ces violences sont plus élevées dans le 93, de culture ethnique massivement non européenne, que partout ailleurs, même si le gouvernement n’en dit mot. C’est pourquoi, France Inter analyse ce qui se passe dans le département : « En plein confinement, Plaine Commune Habitat, l’un des bailleurs sociaux de Seine-Saint-Denis, met à la disposition des femmes victimes de violences conjugales une dizaine d’appartements entièrement meublés pour leur permettre de démarrer une nouvelle vie. La première famille est arrivée ce mercredi. »
Ces appartements sont destinés aux femmes victimes de violence et obligées de quitter leur domicile. La question qui se pose d’après France Inter est : « Quelles solutions donc pour les femmes victimes de leur conjoint dans cette période si particulière ? »
Le cœur du réel passé sous silence
Un exemple est donné : « C’est le cas de Djamilah (prénom modifié). Sa petite fille de 2 ans et demi court partout dans l’appartement et en la regardant, Djamilah parvient à sourire. Arrivée avec ses deux grosses valises dans son nouveau chez-soi, la jeune femme en termine avec le huis clos tragique de son ancien appartement. “J’ai eu des problèmes avec mon mari, il m’a cassé le nez”, détaille Djamilah, déjà victime dans le passé des coups de son compagnon. »
Nous ne savons pas de quelle origine exacte est Djamilah, pas plus que celle de son compagnon. France Inter laisse entendre le réel, le laisse deviner mais n’insiste pas. Ce serait cependant sans doute différent si la jeune femme et son compagnon étaient ethniquement européens : l’article insisterait sans doute sur ce sujet. Le problème (éludé) est ainsi avant tout ethnique et culturel : la place de la femme dans les cultures non européennes permet plus de violences.
Les dix appartements en question sont mis à disposition de ces victimes et sont gérés par une chargée de mission de Plaine Commune Habitat, Sofia Boutrih. Un département africain, musulman, où les violences sont celles inhérentes à des cultures spécifiques. Quelle nationalité, pour reprendre l’expression de Chevènement, a bien pu disparaître? Le lecteur qui a la réponse peut l’envoyer directement à France Inter.