On ne s’en lasse pas. Après le conflit suite à la nomination dans des conditions opaques du nouveau PDG Delphine Ernotte, après le thriller du naufrage financier du groupe, après l’affaire des fiches illégales sur les salariés et après l’affaire des frais de taxis énormes de plusieurs responsables, le feuilleton des affaires France Télévisions revient avec une saison 5 : les frais de bouche de certains responsables.
La Cour des Comptes enquête ainsi actuellement sur plusieurs dizaines de milliers d’euros de frais de taxis accumulés par plusieurs responsables – dont Frédéric Olivennes, Yann Chapelon, Nathalie André ou Anne Holmès. Ceux-ci, et d’autres responsables, se sont vu demander par Philippe Maréchal, patron de l’audit interne, de justifier leurs courses de taxis depuis 2011. Un nouveau nom est sorti de l’ombre : il s’agit de Jessy Daniac, responsable du service de presse depuis 2011 et recrutée sous Adjari, celui-là même qui est maintenant directeur de la direction générale de l’industrie et des médias culturels, et qui s’emploie à protéger son bilan financier – désastreux – en réfléchissant à prendre au contribuable de quoi combler le trou qu’il a creusé.
Selon l’un des syndicats, la CGC-Médias, Jessy Daniac a elle aussi participé au creusement de l’abîme où s’enfonce le groupe d’audiovisuel public. Après avoir épinglé les allers-retours nombreux entre Paris et Nice de l’un des responsables, Yann Chapellon, ex-directeur de France Télévisions Distribution, le syndicat se fait écho des soupçons qu’entretient la cour des Comptes à l’encontre de Jessy Daniac, pas seulement pour ses notes de taxi mais aussi ses frais de bouche. Elle semblait être une importante consommatrice de taxis : « visiblement l’intéressée ne se déplaçait quasiment qu’en taxi, matins, midis et soirs », pointe le syndicat, mais était aussi très attachée à un restaurant : « ses notes de restaurant au “Mathusalem” (en face de France Télé, sous le pont du Garigliano) où elle déjeunait très souvent mais alors très, très très souvent ». Comme cantine, ce n’est pas donné : compter 38 € le repas sans le vin.
Crédit photo : SARYMSAKOV ANDREY / Shutterstock.com