Patrick de Carolis, patron de France Télévisions entre 2005 et 2010, et Camille Pascal, secrétaire-général du groupe audiovisuel (et ancien conseiller audiovisuel de Nicolas Sarkozy), ont été mis en examen par le juge Renaud Van Ruymbeke dans une enquête sur les contrats passés avec la société Bygmalion, a annoncé l’AFP mercredi. Bastien Millot, ex-PDG de la société de communication a également été mis en examen dans le cadre de la même enquête sur les soupçons de favoritisme accordé à sa société par France Télévisions.
En pleine polémique sur la surfacturation de meetings pour l’UMP en 2012, ce proche de Jean-François Copé se retrouve ainsi dans une tourmente sur deux fronts, pour plus ou moins les mêmes raisons. À partir de 2008, France Télévisions avait signé plusieurs contrats avec Bygmalion, fondée la même année par Bastien Millot. Or, ce dernier avait été, jusqu’en 2008, directeur délégué de la stratégie dans le même groupe et auprès de son président : Patrick de Carolis… d’où les soupçons de favoritisme. La société aurait ainsi touché plus de 1,2 million d’euros en cinq ans selon Le Point qui précise que « les conditions d’obtentions de ces marchés intriguent les enquêteurs ».
Le syndicat SNPCA-CGC (Syndicat national des personnels de la communication et de l’audiovisuel-Confédération générale des cadres) a ainsi porté plainte pour favoritisme et prise illégale d’intérêt. « Je réfute catégoriquement ces accusations », s’est défendu Bastien Millot. Et d’assurer que « toutes les prestations que j’ai effectuées pour France Télévisions l’ont été dans le strict respect du droit. Et le délit de favoritisme n’a pas d’application au sein de l’entreprise France Télévisions ».
Selon lui, les prestations facturées à France Télévisions par son ancienne société Bygmalion étaient « des missions de communication » et s’élevaient à 200 000 euros en 2008 et 400 000 euros en 2009 puis en 2010.
De son côté, Patrick de Carolis demande sa « démise en examen », estimant celle-ci « parfaitement injustifiée ». « À aucun moment, je n’ai donné d’ordre contraire aux règles de passation des marchés publics », affirme-t-il, ajoutant : « le bilan de ces 5 années de présidence et l’état de bonne santé financière dans lequel j’ai laissé la société reste la meilleure réponse à mes détracteurs ».
Voir aussi : Patrick de Carolis, portrait
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