« Osons la fraternité », c’est le titre de la nouvelle campagne de France Télévisions pour lutter contre le « racisme et l’antisémitisme ».
Au programme : quatre vidéos aussi plates que ridicules, tournées à la manière d’une publicité et mettant en scène des produits miracles contre les pensées « nauséabondes ». Quatre ? En effet, dans l’esprit du groupe public, le racisme concerne essentiellement les juifs, les noirs, les arabes et les asiatiques. Pour le racisme anti-blanc ou anti-Français, il faudra repasser.
Dans la première vidéo, deux femmes ont l’outrecuidance de juger que l’équipe de France de football n’est plus représentative de la population française en cela qu’elle est essentiellement composée de personnes d’origine africaine. Heureusement, l’appareil « Electrostim » est là pour les ramener sur le droit chemin !
Une autre met en scène un couple de retraités qui, bien qu’ils assurent n’avoir « rien contre les Arabes », mettent mal à l’aise leurs invités en jugeant qu’au marché, « il n’y a plus que ça », et « qu’on ne se sent plus en France ». Il fallait bien un purificateur d’air, « Puriflex », pour remédier à ce constat inadmissible aux yeux des communicants de France TV.
Le clip suivant montre un jeune étudiant qui a eu le malheur, l’audace impardonnable, de faire une blague « sur les juifs ». Un sacrilège que les céréales « Krakimix » vont s’évertuer à corriger.
Enfin, le dernier spot publicitaire s’attaque à la sinophobie, avec un jeune homme se moquant d’un livreur de plats chinois à emporter. Mais grâce au Shampoing « Loventis », celui-ci va rapidement revenir à la raison… et se mettre en couple avec une asiatique.
Outre son côté ridicule, cette campagne ne fait au final que souligner des réalités bien perceptibles qui, loin de reposer sur des fantasmes, traduisent une crise identitaire qui s’aggrave. Pour prendre exemple sur les deux clips consacrés au racisme à l’égard des populations noires et maghrébines, ce n’est pas le fait que les premiers soient majoritaires en équipe de France, ni le fait que les seconds soient de plus en plus nombreux en périphérie des grandes villes qui est contesté. C’est bien la perception que s’en font les autochtones.
Ainsi, le message est clair : votre constat est légitime, mais le mal-être qu’il génère en vous s’apparente à du racisme. Et ce sans parler du spot sur l’antisémitisme, qui ne fait que confirmer qu’il est de nos jours strictement interdit de faire des blagues sur la communauté juive, ou encore de celui sur la sinophobie dans lequel, soi-dit en passant, le fait de réduire le Français d’origine asiatique à un coursier est d’un goût douteux.
En somme, loin de lutter contre le racisme, cette série de publicités n’aura pour résultat au mieux que de susciter les moqueries ; au pire d’aggraver ce qu’elle est censée dénoncer. Erreur de communication ou stratégie volontaire ?