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FranceInfo, Arte et Désintox en été, le militantisme en guise d’information

25 août 2021

Temps de lecture : 3 minutes
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FranceInfo, Arte et Désintox en été, le militantisme en guise d’information

Temps de lecture : 3 minutes

Pour la plupart idéologiquement engagés en faveur du monde libéral libertaire, nombre de radios et d’émissions militent plus qu’elles n’informent. C’est le cas des émissions qui prétendent distinguer le vrai du faux. Un cas d’école avec l’émission « Désintox » de FranceInfo.

« Dés­in­tox » est dif­fusée tous les jours sur Fran­ce­in­fo et sur Arte, dans l’émission « 28 min­utes » d’Élis­a­beth Quin. Elle dit chas­s­er les fauss­es infor­ma­tions et pré­tend per­me­t­tre l’esprit cri­tique. Seule­ment, dès que les sujets devi­en­nent directe­ment poli­tiques et mil­i­tants, l’esprit cri­tique dis­paraît. Deux exemples.

Franceinfo et Arte n’apprécient pas Charles Maurras

Que se pas­sait-il le 30 juin 2021 ? Pour que Charles Mau­r­ras soit appelé sur Fran­ce­In­fo et Arte ? Selon « Dés­in­tox » : « Dans le brûlant et récur­rent débat sur la laïcité en France, dif­fi­cile de ne pas lenten­dre : « laïcard ». Le terme est util­isé pour désign­er, sur un mode cri­tique, les plus fer­vents cham­pi­ons de la laïcité. Dès que le mot est bran­di par leurs opposants, les sup­posés « laïcards » ton­nent, en guise de con­tre-argu­ment, quil est emprun­té à l’écrivain anti­sémite et fig­ure tutélaire du mou­ve­ment dextrême droite Action Française Charles Maurras. »

Il s’agissait donc de repren­dre le terme « laï­card », claire­ment péjo­ratif et sup­posé­ment inhérent à la cul­ture d’Action Française. « Dés­in­tox » ne vise ici pas à éclair­er ses audi­teurs mais sim­ple­ment à militer.

« Dés­in­tox » a trou­vé quelques occur­rences, choisies avec atten­tion (un mem­bre du Print­emps répub­li­cain, Char­lie Heb­do, Mar­i­anne…), et les utilise pour pré­ten­dre démon­tr­er que le terme « laï­card » n’appartiendrait pas à la cul­ture d’Action Française.

Le penser serait d’autant plus inepte que Mau­r­ras n’a pas de dis­ci­ples mais des… « adeptes », comme dans une secte. Pire, « le mil­i­tant roy­al­iste Stéphane Blan­chon­net » con­firme que le terme ne se trou­ve pas chez Mau­r­ras plus qu’ailleurs (ce qui ne sig­ni­fie pas qu’il ne s’y trou­ve pas). Le mot « adepte » pose tout de même ques­tion dans une émis­sion qui pré­tend remet­tre de l’ordre dans le vocabulaire.

Franceinfo et Arte défendent le woke

L’idéolo­gie woke, en prove­nance des États-Unis, obsédée par les minorités et le mul­ti­cul­tur­al­isme, vise à déboulon­ner les stat­ues et réécrire l’Histoire, par exem­ple sous l’angle de la minorité trans. Elle tend à se dévelop­per en France, en par­ti­c­uli­er par le biais d’universités et de médias bienveillants.

Le 1er juil­let 2021, Fran­ce­In­fo et Arte ont là aus­si pris leur bâton de mil­i­tant au détri­ment de l’esprit cri­tique. Il s’agissait de réa­gir à un arti­cle du Figaro titré La cul­ture woke veut chas­s­er le grec et le latin des uni­ver­sités français­es. Les gar­di­ens du vrai et du faux ne pou­vaient pas laiss­er pass­er une affir­ma­tion pareille.

Comme plusieurs per­son­nal­ité poli­tiques ont réa­gi, c’est à la fois l’occasion pour « Dés­in­tox » de défendre la “cul­ture woke” et de s’en pren­dre aux per­son­nal­ités con­cernées. Un exem­ple de réac­tion : « La pen­sée « woke », que porte de plus en plus notre gauche française dev­enue folle, veut inter­dire le latin et le grec, qui entre­tiendrait une « cul­ture blanche » ! »

D’où vient le prob­lème ? L’université de Prince­ton ne rend plus oblig­a­toires le latin et le grec en let­tres clas­siques. Il s’agit évidem­ment de per­me­t­tre aux étu­di­ants issus des « minorités » de s’y sous­traire. Les deux langues ne sont offi­cielle­ment pas inter­dites mais « option­nelles ». Quoi que « Dés­in­tox » fasse mine d’en penser, ren­dre un enseigne­ment option­nel revient con­crète­ment à le condamner.

Dans la masse d’informations qui cir­cu­lent chaque jour, « Dés­in­tox », Fran­ce­In­fo et Arte sont à la pointe du com­bat pour nous rap­pel­er ce que nous devons penser, quitte à se saisir d’informations extrême­ment sec­ondaires dont per­son­ne ou presque n’a enten­du parler.

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