Pour la plupart idéologiquement engagés en faveur du monde libéral libertaire, nombre de radios et d’émissions militent plus qu’elles n’informent. C’est le cas des émissions qui prétendent distinguer le vrai du faux. Un cas d’école avec l’émission « Désintox » de FranceInfo.
« Désintox » est diffusée tous les jours sur Franceinfo et sur Arte, dans l’émission « 28 minutes » d’Élisabeth Quin. Elle dit chasser les fausses informations et prétend permettre l’esprit critique. Seulement, dès que les sujets deviennent directement politiques et militants, l’esprit critique disparaît. Deux exemples.
Franceinfo et Arte n’apprécient pas Charles Maurras
Que se passait-il le 30 juin 2021 ? Pour que Charles Maurras soit appelé sur FranceInfo et Arte ? Selon « Désintox » : « Dans le brûlant et récurrent débat sur la laïcité en France, difficile de ne pas l’entendre : « laïcard ». Le terme est utilisé pour désigner, sur un mode critique, les plus fervents champions de la laïcité. Dès que le mot est brandi par leurs opposants, les supposés « laïcards » tonnent, en guise de contre-argument, qu’il est emprunté à l’écrivain antisémite et figure tutélaire du mouvement d’extrême droite Action Française Charles Maurras. »
Il s’agissait donc de reprendre le terme « laïcard », clairement péjoratif et supposément inhérent à la culture d’Action Française. « Désintox » ne vise ici pas à éclairer ses auditeurs mais simplement à militer.
« Désintox » a trouvé quelques occurrences, choisies avec attention (un membre du Printemps républicain, Charlie Hebdo, Marianne…), et les utilise pour prétendre démontrer que le terme « laïcard » n’appartiendrait pas à la culture d’Action Française.
Le penser serait d’autant plus inepte que Maurras n’a pas de disciples mais des… « adeptes », comme dans une secte. Pire, « le militant royaliste Stéphane Blanchonnet » confirme que le terme ne se trouve pas chez Maurras plus qu’ailleurs (ce qui ne signifie pas qu’il ne s’y trouve pas). Le mot « adepte » pose tout de même question dans une émission qui prétend remettre de l’ordre dans le vocabulaire.
Franceinfo et Arte défendent le woke
L’idéologie woke, en provenance des États-Unis, obsédée par les minorités et le multiculturalisme, vise à déboulonner les statues et réécrire l’Histoire, par exemple sous l’angle de la minorité trans. Elle tend à se développer en France, en particulier par le biais d’universités et de médias bienveillants.
Le 1er juillet 2021, FranceInfo et Arte ont là aussi pris leur bâton de militant au détriment de l’esprit critique. Il s’agissait de réagir à un article du Figaro titré La culture woke veut chasser le grec et le latin des universités françaises. Les gardiens du vrai et du faux ne pouvaient pas laisser passer une affirmation pareille.
Comme plusieurs personnalité politiques ont réagi, c’est à la fois l’occasion pour « Désintox » de défendre la “culture woke” et de s’en prendre aux personnalités concernées. Un exemple de réaction : « La pensée « woke », que porte de plus en plus notre gauche française devenue folle, veut interdire le latin et le grec, qui entretiendrait une « culture blanche » ! »
D’où vient le problème ? L’université de Princeton ne rend plus obligatoires le latin et le grec en lettres classiques. Il s’agit évidemment de permettre aux étudiants issus des « minorités » de s’y soustraire. Les deux langues ne sont officiellement pas interdites mais « optionnelles ». Quoi que « Désintox » fasse mine d’en penser, rendre un enseignement optionnel revient concrètement à le condamner.
Dans la masse d’informations qui circulent chaque jour, « Désintox », FranceInfo et Arte sont à la pointe du combat pour nous rappeler ce que nous devons penser, quitte à se saisir d’informations extrêmement secondaires dont personne ou presque n’a entendu parler.