Dans la masse des reportages diffusés sur Franceinfo depuis l’assassinat islamiste du professeur Samuel Paty le vendredi 16 octobre 2020 à proximité du collège où il travaillait, l’émission « le choix de franceinfo » donnait à entendre un reportage très prudent et peu « stigmatisant » le lundi 19 octobre 2020.
L’émission d’Alexis Morel proposait ce sujet : Contestations d’enseignement : « Nous sommes confrontés à une remise en question de la parole du professeur par rapport aux réseaux sociaux ». Le reportage explique « le désarroi » de nombreux enseignants face « aux réactions de certains de leurs élèves sur des parties jugées sensibles du programme ».
Les faits indiqués dans l’émission
- Les enseignants « sont en première ligne face à des paroles parfois choquantes, des contestations d’enseignements voire à des atteintes à la laïcité ».
Le professeur Samuel Paty a utilisé les caricatures de Mahomet lors d’un de ses cours sur la liberté d’expression. Elles ne « sont pas en soi, noir sur blanc, dans le programme. En revanche, il s’agit d’un support pédagogique comme un autre, c’est-à-dire une base de travail qui relève de la liberté pédagogique des professeurs. » - Les « faits préoccupants » seraient minoritaires. Ce n’est pas tout à fait exact : les collèges sont le lieu des tabous. Les bons élèves attendent de passer à autre chose, les mauvais bénéficient de mensonges visant à leur faire croire qu’ils ne le sont pas tant que cela – mais ils le savent en réalité. Les racistes anti-blancs, suprémacistes noirs, islamistes et jeunes délinquants, quant à eux, savent qu’il suffit de ne pas faire attention à ce qui se dit à l’école, que le réel n’est plus dans les salles de classe.
- Étonnement ? Franceinfo n’évoque pas l’islamisme et la religion musulmane au sujet des « faits préoccupants », prétendument « minoritaires » (en réalité, des centaines de faits ne remontent pas vers les autorités de l’éducation nationale par souci de « ne pas faire de vague », « éviter que cela dégénère avec des populations ethniques qui sont concrètement menaçantes dans les établissements », selon un témoin que nous avons interrogé). Selon le ministère il n’y aurait que 300 signalements de contestations en moyenne par an.
- Ce qui est évoqué dans l’émission ? Les contestations « du génocide arménien » et l’écriture de « croix gammées sur une copie ».
- Franceinfo évite ainsi soigneusement de parler d’islamisme et de « stigmatiser » les musulmans. Le choix des mots minimise : « Certaines parties du programme sont aussi plus sensibles car elles abordent des évènements liés à l’histoire personnelle des élèves. À un point tel que, parfois, en fonction du contexte et de la classe, des enseignants anticipent et optent pour un sujet plutôt qu’un autre. « Nous devons étudier la décolonisation et l’indépendance de nouveaux États, explique Claude, professeur d’histoire-géo en lycée professionnel. On doit étudier le cas de l’Inde et de l’Algérie et faire un focus, au choix, entre Gandhi ou la Toussaint Rouge, qui déclenche la guerre d’Algérie… »
Le souci : le génocide arménien ou les croix gammées
Ainsi, les sujets qui posent problème sont le génocide arménien et les élèves, que l’on suppose tout de même peu nombreux, enclins à dessiner des croix gammées… L’apologie de la violence islamiste ? Le refus des hommages aux presque 300 victimes du terrorisme musulman en France ? L’antisémitisme musulman quotidien des « jeunes » des cités ? Alexis Morel n’a pas… eu d’informations, semble-t-il.
Le choix de l’expression « vie personnelle » est révélateur : à quoi est-il fait référence ?
Autres soucis ? « Des contestations d’enseignements mais aussi le refus d’aller à la piscine ou encore des bagarres dans la cour pour des motifs religieux ». Refus de la piscine ? Pourquoi donc ? Bagarres du fait de « religions » ? Laquelle ? L’auditeur n’en saura pas plus.
Le rôle du cours d’éducation morale et civique
Pour l’EMC, « Selon les programmes, cet enseignement, prévu de l’école primaire au lycée, a trois objectifs : apprendre le respect d’autrui, construire une culture civique et acquérir et partager les valeurs de la République. C’est dans ce cadre qu’on y étudie donc des notions aussi diverses que la liberté d’expression, la laïcité, ou encore les discriminations. Généralement, les professeurs partent de situations concrètes pour faire réfléchir les élèves, les aider à construire un jugement et à débattre. »
« Cet enseignement moral et civique concentre des sujets sensibles, portés donc en majorité par les professeurs d’histoire-géographie, qui sont confrontés parfois à des situations délicates au cours de cet enseignement. »
La seule référence directe à l’islam concerne non pas le meurtre islamiste de Samuel Paty mais… l’affaire Mila, adolescente menacée de mort « pour avoir critiqué l’islam », ceci étant écrit sans aucune mise en perspective ni dénonciation. Alexis Morel cite simplement une enseignante : « Ce qui vient d’abord chez les élèves, explique-t-elle, c’est de dire qu’elle l’a bien cherché. » Comme l’enseignant, à en croire certains témoignages d’élèves du collège où enseignait Paty, et les victimes des attentats islamistes en général, aux yeux de nombre de jeunes musulmans issus de l’immigration ou ayant obtenu rapidement le statut de « réfugiés ».
La feuille de vigne du « vivre ensemble »
Comme tous les médias, dans la foulée du meurtre islamiste dramatique de Samuel Paty, Franceinfo omet de préciser la fonction essentielle du cours d’éducation morale et civique : former les élèves au fameux « vivre ensemble », et cela passe depuis des années par une multitude de reculades au profit des musulmans installés sur le territoire français sans en respecter ni les règles ni les racines. Le « vivre ensemble », une idéologie qui n’est pas innocente dans les meurtres islamistes que connaît la France et qui est quotidiennement propagée par les médias bien-pensants. A quand une remise en cause de la part de ces médias ? Nous laissons la réponse à nos lecteurs.