Les émissions de radio, de télévision ou les rubriques de médias ayant vocation à prétendument rétablir « la vérité » et lutter contre les fausses nouvelles se sont multipliées depuis plusieurs années, dans quasiment tous les médias. C’est le cas sur Franceinfo. Cependant, le vendredi 25 septembre 2020, la radio s’est livrée à un étonnant exercice d’équilibrisme (bancal).
La cellule d’investigation de Franceinfo dédiée aux « fake news » s’appelle « Le Vrai du Faux ». Le 25 septembre 2020, elle pose cette question éminemment politique : « Les étrangers sont-ils surreprésentés en prison, comme l’affirment Marion Maréchal et Eric Ciotti ? ».
L’accroche : « L’ancienne membre du RN et le député LR des Alpes-Maritimes affirment qu’il y a une surreprésentation des étrangers en prison par rapport à leur proportion dans la population française. Les chiffres leur donnent raison, mais il y a plusieurs explications à cela. »
Les faits
La question est posée suite à l’affirmation de Marion Maréchal le mardi 15 septembre sur BFMTV : « Il y a une surreprésentation de l’immigration dans la délinquance. Dans les prisons, vous avez par exemple 22% des prisonniers qui sont de nationalité étrangère, quand ils sont censés ne représenter que 6 % dans la population ». Le même jour, sur Cnews, Eric Ciotti dressait le même constat.
Et Franceinfo le reconnaît : « Si leurs chiffres divergent légèrement, tous deux disent vrai sur le nombre d’étrangers dans les prisons françaises ».
C’est une première « surprise » : normalement, quand Le Vrai du Faux interroge des propos prononcés par des personnalités de droite, en particulier des personnalités opposées aux politiques sciemment immigrationnistes menées en France, avec tous les drames qu’elles comportent, l’attentat au hachoir de ce même 25 septembre perpétré à Paris par un pakistanais le montre malheureusement une fois de plus, c’est pour en nier la réalité. Dans ce cas précis, devant une évidence pourtant refusée de longue date par tous les médias officiels et les politiques auxquels ils sont reliés idéologiquement, le « système », Franceinfo ne peut que reconnaître un fait (ce qui constitue la base normale du journalisme) : les prisons françaises regorgent d’étrangers qui ne devraient pas s’y trouver, les chiffres le démontrent. Cette réalité est affirmée depuis des années par toute la presse et toutes les personnalités automatiquement qualifiées comme étant d’extrême-droite et soupçonnées de dénaturer la réalité. L’évidence et la réalité, cela revient au galop à la façon d’un boomerang, aucun faiseur d’opinion ne peut y échapper à terme. Pas plus Franceinfo qu’un autre.
Franceinfo le reconnaît donc : un quart des prisonniers des prisons françaises sont de nationalité étrangère
Mais la radio ne le dit pas : libérer les prisons de ces prisonniers libérerait donc un quart des places. Cela éviterait aussi beaucoup de délinquance puisque ces détenus devraient théoriquement avoir vocation à retourner dans leur pays d’origine. La radio ne dit pas non plus que ces prisonniers, vu le nombre, ne devraient pas être en prison, un tel niveau de délinquance et de criminalité étrangère sur le sol Français ne pouvant signifier qu’une chose : que les politiques migratoires favorisent la présence de ces individus. Les familles des jeunes tabassés à mort ou des femmes blanches violées en France apprécieront.
Comment Franceinfo reconnaît-elle ce fait ?
Le ministère de la justice a publié en avril 2020 des chiffres montrant que 23,5 % des détenus des prisons françaises sont des étrangers. Des individus n’ayant donc « pas la nationalité française ». Mais ce qui est vrai… ne l’est pas vraiment en fait car l’objectif de Marion Maréchal serait d’établir un lien entre immigration et délinquance. Or, « des études sociologiques ne confirment pas ce raisonnement ». Pour appuyer cet argument, Franceinfo utilise les travaux de la sociologue de service selon laquelle « pour un même délit commis par un étranger ou par un prévenu de nationalité française, un étranger a trois fois plus de risques d’être placé en détention provisoire et huit fois plus de risques d’être condamné à de la prison ferme ». Selon l’universitaire citée, « la justice chercherait surtout à éviter que des prévenus étrangers échappent à la justice, par exemple en fuyant vers un autre pays ».
Quelques « oublis »
- fuir vers un autre pays, ce serait donc ajouter un délit à un délit ;
- Franceinfo ne pose pas la question de la récidive : ne seraient-ils pas plutôt condamnés pour cause de délinquance récidiviste et incessante ?
- Le Vrai du Faux n’indique pas non plus le délit originel et premier : ces individus d’origine étrangère n’ont rien à faire en France et une cellule de cette sorte aurait pu indiquer le % de détenus en situation illégale.
Ce sont ces « oublis » qui permettent au Vrai du Faux d’affirmer :
- Que « à délit égal, les étrangers sont plus sévèrement jugés », sans apporter aucune preuve vérifiée de cette affirmation, sauf les travaux de cette seule sociologue. On pourrait aussi interroger les Capitaines de police des commissariats pour obtenir ainsi un instantané du réel.
- Que « Eric Ciotti et Marion Maréchal ont donc raison de dire qu’il existe une surreprésentation des étrangers en prison, mais impossible avec ce seul chiffre de faire un lien entre immigration et insécurité ».
Émission de pure propagande
Ce n’est donc plus Le Vrai du Faux, dans ce cas précis, mais une émission consacrée à démonter les arguments de deux personnalités politiques combattues par la radio. Démonter leurs arguments pour démonter une réalité pourtant incontestable : un quart des détenus des prisons françaises n’ont rien à y faire puisqu’ils sont étrangers et s’ils n’ont rien à y faire c’est par qu’ils n’ont dans la plupart des cas rien à faire en France. Il y a donc une manière de manipuler la réalité qui apparaît ici comme le nez au milieu de la figure.
Cependant, ce n’est pas le pire : la cellule de recherche de la vérité que prétend être cette émission pouvait pousser le bouchon un peu plus loin. En s’intéressant par exemple non plus à la nationalité mais aux origines ethniques des autres détenus, alors une réalité apparaitrait au grand jour : l’immense majorité des détenus des prisons françaises, quand bien même en sa grande largesse la France leur aurait donné la nationalité, ne sont ethniquement pas européens d’origine.
Le lien de la délinquance et du crime avec l’immigration est une simple évidence, un petit tour dans des prisons où ils ne mettent pas les pieds permettrait aux « journalistes » de Franceinfo de s’en rendre compte. Un lien que n’importe quel Capitaine de police de n’importe quelle ville de province ou de banlieue de métropole (que l’on songe à Grenoble) peut d’ailleurs confirmer.