Frédéric Taddéï dont vous trouverez le portrait ici (en cours d’actualisation) est un inclassable passé par Actuel, Radio Nova, Paris Première, Canal+, Europe 1, Le Figaro Magazine, France 2, France 3, France Culture, Lui, nous devons en oublier certains.
Ce soir ou jamais, dix ans de succès
Entre 2006 et 2016 Taddéï a animé avec talent et une forte écoute l’émission culturelle du service public à une heure de grande écoute. Tout d’abord sur France 3 l’émission était devenue hebdomadaire (le vendredi soir) sur France 2 à partir de 2013. Supprimée en 2016, l’émission qui devait la remplacer était diffusée après minuit (un enterrement de première classe) et n’a tenu que quelques mois.
Taddéï animait également un format court quotidien sur les arts plastiques sur France 2, il y sera remplacé manu militari (après avoir été prévenu trois semaines avant) par Adède van Reeth, qui officie déjà sur France Culture. Sans doute dans le cadre de la politique de « chasse à l’homme blanc de plus de cinquante ans » chère à la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte et à sa ministre de tutelle Françoise Nyssen.
RT se réjouit
Dans un communiqué la chaine russe jubile de cette arrivée « Nous sommes heureux d’accueillir Frédéric Taddeï dans l’équipe RT France ! Sa personnalité à part, son ouverture d’esprit, son engagement pour la liberté d’expression correspondent au style de RT et à notre mission principale : Osez Questionner », déclare Xenia Fedorova, Présidente et directrice de l’information de RT France.
Dans le même communiqué Taddéï salue la liberté de ton de RT tant critiquée à l’extérieur :
« Je suis ravi d’être sur RT France à la rentrée. Dans un paysage télévisuel sinistré, où les intellectuels, les chercheurs, les savants, les contestataires n’ont plus la parole et où les vrais débats ont totalement disparu, c’est la seule chaîne de télévision qui m’ait donné carte blanche pour faire ce que je faisais dans “Ce soir ou jamais” : des émissions intelligentes, sans parti pris, dans lesquelles on pourra discuter de tout, entre gens qui savent de quoi ils parlent, qu’on ne voit pas ailleurs, et qui ne sont pas d’accord entre eux ».
Taddéï prend un risque assumé
Dans un entretien avec Paul Géli dans Le Parisien du 18 juillet 2018, Frédéric Taddéï assume son choix. Interrogé sur les problèmes de travailler pour une chaine financée par le Kremlin il répond :
« Je ne suis pas le premier. Larry King, l’ex-intervieweur vedette de CNN, est sur RT America depuis cinq ans. De célèbres journalistes américains de gauche y animent des talk-shows, comme Chris Hedges, lauréat du prix Pulitzer 2002, qui est très anti-Trump. Sur RT France, il y a déjà Jean-Marc Sylvestre. Et Jean-Luc Hees, l’ancien président de Radio France, est président du comité d’éthique. Ils m’ont dit qu’il n’y avait pas de problème, que je pouvais venir. Les gens qui me reprochent d’aller animer des débats sur RT sont ceux qui aimeraient bien qu’il n’y ait plus de débats du tout. J’aurai une totale liberté sur le choix des sujets et des invités, comme je l’ai toujours eue. Le jour où il y aura un débat sur la Russie, j’inviterai des pro-Poutine, ce que j’ai toujours fait et que mes confrères ne font pas, et, bien entendu, des anti-Poutine. »
Taddéï animera également une émission hebdomadaire sur Europe 1 chaque dimanche matin où il remplace Nikos Aliagas qui prend la matinale à la place de Patrick Cohen, l’homme qui fait la « chasse aux cerveaux malades ».
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