Frédéric Taddeï dont vous trouverez le portrait actualisé ici va rejoindre la chaine russe à la rentrée. Débarqué du service public comme nous vous l’annoncions en juillet 2018, il animera quatre soirs par semaine une émission de débats. Il a répondu à six questions de sa future chaine, la dernière en forme de plaisanterie.
Qui est-il ? (sous-entendu, qui êtes vous ? NDR)
« Ça dépend à qui vous posez la question. Et si vous me la posez à moi, moi je ne donne jamais mon avis personnel. »
C’est quoi un bon journaliste ?
« C’est quelqu’un qui est capable de penser contre les autres et contre lui-même. »
Qu’est-ce que les gens ne savent pas sur Frédéric Taddeï ?
« Ils ne connaissent pas mes opinions, en général et encore moins sur les sujets que j’aborde à l’antenne. A la fois par égard pour le public et pour mes invités, je pense qu’il est préférable de rester neutre, ça pose des problèmes à mes collègues qui confondent journalisme et militantisme et qui sont très fiers d’arborer leurs opinions en bandoulière : ils se disent que si je ne fais pas pareil c’est que mes opinions doivent avoir quelque chose d’un peu honteux et que c’est pour ça que je les cache, ça me fait plutôt rire. »
Il parait que la censure n’existe pas sur le service public, y a‑t-il des sujets tabous ?
« La censure, tout le monde parle de censure, moi je n’ai jamais été censuré sur le service public ou où que ce soit d’autre, je pense qu’il y a comme partout de l’autocensure, du conformisme. C’est assez répandu. Je ne fais pas partie des gens qui pensent qu’il y a de la censure partout. Les tabous c’est autre chose, les tabous c’est nécessaire dans toute société. Il y a des tabous partout et c’est plutôt bien ainsi. Et puis il y a la loi, qui est au-dessus de tout ça et c’est le plus important à mon avis : il faut respecter la loi. »
L’émission que vous avez toujours rêvé de faire ?
« Il y en a une effectivement, mais je ne vous la raconterai pas parce que vous allez me piquer l’idée ! »
Avez-vous demandé la nationalité russe ?
« Alors moi je ne demande jamais rien : j’attends qu’on me propose. Je verrai si on me la propose ! »