Après plusieurs jours d’attente suite à la démission d’Élisabeth Borne le 8 janvier 2024, le chef de l’État a nommé le plus jeune premier ministre nommé de la Vème République, Gabriel Attal, alias « l’ange Gabriel », selon Christophe Barbier. Il a dévoilé son nouveau gouvernement avec, à la grande surprise, la nomination de Rachida Dati à la culture. En réponse, Éric Ciotti l’a directement exclue des Républicains après son arrivée au gouvernement.
Voir aussi : D’Abdul-Malak à Dati : bilan et réactions des médias au changement de titulaire du ministère de la culture
Changement ou continuité ?
Pour le représentant de Reconquête, Éric Zemmour, ce remaniement est synonyme de continuité et non de changement comme il l’a souligné sur CNews : «Ce remaniement, c’est du vent. Les principaux ministres n’ont pas bougé : on a toujours Darmanin, Le Maire et Dupond-Moretti. Donc on aura toujours 500 000 immigrés par an, toujours autant d’impôts, toujours moins de croissance et toujours une justice aussi laxiste. »
Ce remaniement, c’est du vent. Les principaux ministres n’ont pas bougé : on a toujours Darmanin, Le Maire et Dupond-Moretti. Donc on aura toujours 500 000 immigrés par an, toujours autant d’impôts, toujours moins de croissance et toujours une justice aussi laxiste.#LeGrandRDV pic.twitter.com/mEzepMCffA
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) January 14, 2024
Un gouvernement Sarkozy ?
La gauche préfère s’insurger et dénoncer la tendance plus à droite que prendrait le nouveau gouvernement de Gabriel Attal en incluant Catherine Vautrin et Rachida Dati, issues de la droite sarkozyste. Libération dédie sa une à une « sarko connection », partiellement rejoint par Les Échos qui dans sa rubrique fait Politique écrit : « Gouvernement Attal : le Macronisme vire à droite ».
De son côté, Le Monde évoque que « la droitisation » du nouveau gouvernement « a provoqué la sidération ».
Les oppositions de gauche ont même ironisé sur un possible gouvernement “Sarkozy IV”, pointant du doigt une droitisation marquée de l’exécutif, avec des figures de la gauche écartées et des cadres LR occupant des postes clés.
L’Obs note que « le gouvernement de Gabriel Attal penche très nettement à droite » et ajoute « Désormais, les choses sont claires : les figures marquées à gauche comme Clément Beaune ou Rima Abdul Malak, qui plaisait plutôt aux milieux culturels et avait marqué par ses déclarations anti-Bolloré, sont évincées. Elles paient bien sûr leurs réserves sur la loi immigration ».
Vraiment à droite ?
Alors que les principaux ministères demeurent inchangés (Intérieur, Justice, Économie), Gabrielle Cluzel s’interroge dans Boulevard Voltaire : à quel virage à droite faisons nous référence ? Catherine Vautrin a été vivement critiquée pour sa participation à la Manif pour Tous. « Peu importe que Madame Vautrin se soit déjà vautrée dans des excuses en 2023, ce genre de péché, avec ce genre de clergé, ne connaît pas de rédemption. Pourtant la nouvelle ministre en fait d’ailleurs des tonnes pour effacer son péché originel : « dès le 12 janvier, Catherine Vautrin a rendu hommage à Simone Veil alors que “son texte doit être gravé dans le marbre de notre constitution”, et elle a également précisé ne « pas oublier » le “grand sujet” de la fin de vie. »
Au lendemain des législatives en juin 2022, Jordan Bardella sur le plateau de TF1 alertait déjà : « Madame Dati vous le savez, malgré tout le respect que j’ai pour vous, vous serez la béquille d’Emmanuel Macron ! ».
Gouvernement Attal : la Sarko Connection
C’est la une de @Libe ce vendredi
Lire : https://t.co/nj2k4mQp7h pic.twitter.com/EzEzG1A1bg
— Libération (@libe) January 11, 2024
Ces nominations ressemblent à un énième appel pour rallier la droite libérale et une partie des électeurs des Républicains.
Si l’objectif de l’exécutif de lutter contre la progression du RN et d’atténuer l’écart de dix points dans les sondages des européennes entre la liste du RN et celle de Renaissance, le sondage Elabe réalisé juste à la suite de la nomination de Gabriel Attal confirme l’hégémonie du candidat Jordan Bardella avec 28.5% des voix contre 18% pour la liste de Renaissance.