Rediffusion estivale. Première diffusion le 5 mars 2021
La foire à la censure continue. Les GAFAM n’ont pas fini de limiter la liberté d’expression sur leurs réseaux sociaux et Facebook a encore frappé.
Emmanuelle Ménard et Joachim Son-Forget nouvelles victimes
Il y a peu c’était les députés Emmanuelle Ménard (qui avait rappelé dans un tweet que le terroriste de Nice était un migrant) et Joachim Son-Forget (qui avait changé son nom et sa photo de profil pour dénoncer la censure après que Trump avait été éradiqué de Twitter) qui étaient victimes de la toute puissante censure. On ne présente même plus le coupable, arrêtons-nous simplement sur ses dernières victimes : Jordan Bardella, Marion Maréchal et Génération identitaire. Le motif est toujours le même : « Infractions répétées aux standards de la communauté ». L’avantage d’une formule aussi vague est qu’elle justifie tout et n’importe quoi.
Twitter pour la liberté mais en Ouganda
La question de la censure a récemment été abordée plusieurs fois par l’OJIM car elle est particulièrement active ces temps-ci. Cette suractivité est sans doute due aux périodes électorales. Il y a eu la présidentielle américaine en novembre 2021 et il y a l’élection présidentielle française qui approche pour 2022. À ce propos, il est amusant de rappeler cette anecdote du 13 janvier dernier où, à l’occasion des élections en Ouganda, Twitter s’était insurgé contre les pressions subies par les fournisseurs d’accès internet qui étaient d’empêcher de donner l’accès aux réseaux sociaux. Selon le géant américain, cette attaque contre la liberté d’expression est très grave et il déclarait même : « la conversation publique sur Twitter, n’est jamais plus important que pendant les processus démocratiques, en particulier les élections. »
Médias classiques et GAFAM, avantage aux seconds
Le problème des GAFAM est un peu différent de celui des médias plus traditionnels. Ils ont bien une ligne éditoriale et une pensée très clairement imposée par leurs propriétaires respectifs, bien qu’ils s’en défendent et prétendent militer pour la liberté d’expression, mais ils ne semblent jamais soumis à aucun contrôle de la part des États où ils sévissent. Il y a bien une exception en Italie où la justice a confirmé la supériorité de la loi nationale sur l’arbitraire des règles privées de Facebook dans le cadre d’un litige entre l’entreprise américaine et un mouvement politique.
De grandes sociétés privées peuvent-elles décider qui a le droit de s’exprimer et à quel sujet ? Sur sa récente censure, Jordan Bardella déclarait :
« Je n’ai rien publié qui pouvait prêter à la polémique. Les réseaux sociaux se sont octroyé le droit de contrôler la parole publique. Après avoir censuré le Président des États-Unis, ils n’ont plus de limite. Nous entrons dans un climat de mise sous tutelle des libertés d’expression. C’est très inquiétant ! »
Jean-Luc Mélenchon alertait également :
« Aujourd’hui ce sont les interventions de Trump, demain ce sera peut-être autre chose. Nous avons devant nous ce danger, que les réseaux sociaux nous soient coupés à nous aussi ».
Les GAFAM sont devenus incontournables en matière de communication pour les hommes politiques et les entreprises. Un immense pouvoir de censure leur a été octroyé et ils en usent et abusent avec « force modération ».