Libération vient de consacrer un portrait plein de complaisance au pseudo journaliste et vrai antifa Gaspard Glanz, trop vite érigé en victime par les médias mainstream après son arrestation en marge d’une manifestation de Gilets jaunes. Ces mêmes médias mainstream qui ignorent largement les Gilets jaunes du rang, éborgnés, blessés, matraqués. Depuis six mois on compte déjà 2200 blessés et parmi ceux-ci des éborgnés : de 4 (source ministère de l’intérieur) à 17 (source le collectif militant Désarmons-les) et 5 mains arrachées par des grenades de désencerclement. Dans un relatif silence médiatique à l’exception du très bon travail du journaliste indépendant David Dufresne.
Doigt d’honneur et symbole de liberté
Selon Libération, Glanz a été arrêté « pour un doigt d’honneur fugace adressé à un policier. Enervé, Gaspard Glanz a eu ce geste après avoir été visé par une grenade. Délibérément, juge-t-il. Résultat, 50 h de garde à vue et une interdiction de se rendre à Paris pour des manifs, levée […] En quelques heures l’histrion de 32 ans est devenu le symbole d’une liberté de presse en danger ».
On l’aura compris, Quentin Girard de Libération n’aiguise guère son sens critique, en faisant pour sienne la version de Gaspard Glanz : « sourire moqueur dans la voix [des policiers qui l’arrêtent] Enfin ils peuvent arrêter celui qui les emmerde chaque semaine en faisant son travail. Ils attendaient l’occasion, la voilà ».
Il faut dire que Glanz est convaincant : « il paraît tellement sûr de lui et de ses combats, que son interlocuteur n’est qu’une vague bulle transparente, réceptacle de son flot ». Et sa révolte remonte à loin : « à 6 ans il fait caca devant le bureau de la directrice de son école primaire, mécontent d’avoir été expulsé de la classe. Et il en veut encore à ses profs de son redoublement en sixième ».
« Il est de gauche et il assume. ‘’Les journalistes du Figaro, de l’Express, ne sont jamais accusés d’être militants, eux. Moi je ne les déteste pas, je les méprise. Ils peuvent écrire leur merde, je m’en fous’’ » s’exclame-t-il, le jugement définitif.
Hypersensible et loyal
Mère styliste, père « entrepreneur web », ses parents le jugent « hypersensible, très réactif, mais sa révolte est exacerbée ». Pour le photographe et militant d’extrême-gauche Mannonne Cadoret “Nnoman”, il est « loyal, droit dans ses positions même si c’est une grande gueule ».
Surtout, c’est un bon communicant. « Grâce à la mobilisation en sa faveur, Taranis News a récolté 12.000 €, un joli pactole. Sans surprise, son arrestation devrait permettre son activité de suivi des Gilets jaunes », résume le journaliste parisien, qui oublie qu’il ne suit guère que les antifas et les black blocks qui parasitent et paralysent ce même mouvement. Pour le reste, il vit « dans un 17m² du quartier [2e arrondissement de Paris] avec sa copine serveuse, mais n’a aucune envie d’en parler ». Le journalisme hagiographique a de beaux jours devant lui.
Capture d’écran : vidéo de l’arrestation de Gaspard Glanz, Taranis News, via YouTube