La mise en vente de sa filiale Gény infos (Geny.com, Genybet.fr, Gény courses) par le Pari mutuel urbain (PMU) ne traîne pas. Sans doute est-ce la conséquence du changement de PDG au PMU fin septembre.
Xavier Hürstel, l’ancien directeur général promu président à la place de Philippe Germond, souhaite stopper rapidement ce centre de coûts. Gény infos a enregistré environ cinq millions d’euros de pertes par an depuis 2010 (pour 10 millions d’euros de chiffre d’affaires), essentiellement en raison du lancement en septembre 2011 du quotidien Gény courses (8000 exemplaires en 2013, selon l’éditeur). Du coup, la remise des offres de reprises sera effective le 15 novembre, nous a précisé une source proche du dossier. Les négociations exclusives avec l’un des candidats en lice devraient démarrer dès la fin novembre ou au plus tard début décembre.
Ils étaient trois au démarrage de l’opération de cession, amorcée à la rentrée. Turf éditions (Paris turf, Tiercé magazine, etc.), Zeturf.fr, ainsi que Gérard Augustin Normand. L’ancien PDG de la société de bourse Richelieu finance, qu’il a revendu en 2008 pour 200 millions d’euros environ, s’était lui-même positionné sur Turf éditions en 2013. Sans remporter l’affaire, finalement cédée par le fonds d’investissement Montagu private equity à son directeur général, Jacques Henry Eyraud. Augustin Normand, qui possède une écurie de chevaux de course, se serait retiré cette fois volontairement de Gény infos.
Les deux autres postulants sont en train d’affiner leur offre prenant en compte une intégration de l’entreprise (50 salariés et 50 pigistes). Zeturf.fr, société de paris hippiques basée à Malte, semble le moins armé pour être retenu par le PMU. Outre sa localisation hors de France, la société fondée par Emmanuel de Rohan-Chabot n’a aucune expérience de la presse écrite. Difficulté supplémentaire, le quotidien Gény courses est imprimé sur les presses du groupe Riccobono, au Tremblay en France, par des ouvriers du Livre CGT. Le moindre écart peut être lourd de conséquence pour un titre exclusivement diffusé au numéro. Zeturf.fr devra donc fatalement trouver un associé pour gérer le quotidien Gény courses. Sauf à l’arrêter.
Turf éditions, lui, maîtrise parfaitement ces rouages. Le groupe, qui détient le quotidien Paris turf (DSH OJD 2013–2014 : 43 362 exemplaires, ‑8,4%) et les Editions en direct à Aix en Provence (Bilto, Tiercé magazine), pèse pour 90% du marché de la presse hippique française. Il réalisera 45 millions d’euros de recettes en 2014. Cette position ultra leader et son assise financière sont certes des avantages de nature à rassurer un vendeur pressé de céder un actif déficitaire. Les relations houleuses du PMU et de Turf éditions pourraient néanmoins compliquer la donne. L’organisme étatique, qui détient 100% de Gény infos depuis 2010, avait d’ailleurs lancé Gény courses en 2011, essentiellement contre Paris turf, jugé trop monopolistique.
Pour nos abonnés : Paris hippiques : Le PMU met en vente Geny Infos http://t.co/VtfNQ1KIsC
— Journal des Casinos (@Journal_Casinos) 29 Octobre 2014
Gény infos : le @_PMU arrête de jouer — http://t.co/4E6v4SMZLH @Geny_courses #turf
— PresseNews (@Presse_News) 30 Octobre 2014
Geny Infos : le PMU arrête de jouer ou le volte face du Trot et de France Galop. La facture s’alourdit ‑20 millions d’euros de perte !!!
— L’inTroKuptible (@WORLDTROT) 30 Octobre 2014
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— Claude Chollet (@ClaudeChollet) 1 Novembre 2014
Crédit photo : vincekg via Flickr (cc)