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George Soros et l’Open Society en Roumanie. Seconde partie

24 mars 2023

Temps de lecture : 6 minutes
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George Soros et l’Open Society en Roumanie. Seconde partie

Temps de lecture : 6 minutes

En 1991, la dissolution de l’Union soviétique ouvrait, pour beaucoup d’acteurs de la scène géopolitique, de nouvelles perspectives. Certains comme Francis Fukuyama, se sont même hasardés à pronostiquer que la mort de l’ennemi des États-Unis marquerait la fin de l’histoire et la domination sans partage de l’american way of life et de l’ american way of thinking.sur l’ensemble du globe. Une occasion manquée pour la fin de l’histoire mais un moment de grâce pour George Soros. Seconde partie.

Voir aus­si : George Soros et l’Open Soci­ety en Roumanie. Pre­mière partie

De l’art d’exploiter un incendie

Le cas roumain illus­tre la manière dont une foule savam­ment manip­ulée peut servir le cré­do sorossien. Nous sommes en 2015, un groupe de rock très pop­u­laire se pro­duit dans une boîte de nuit de Bucarest. En temps nor­mal, la capac­ité d’ac­cueil du club ne dépasse pas 80 per­son­nes. Mais ce soir-là, événe­ment spé­cial oblige, plus de 400 per­son­nes sont réu­nies dans cet endroit. Un feu se déclare, en dix-neuf min­utes l’ensem­ble de la struc­ture brûle et cause 64 morts. Très vite, l’é­mo­tion pousse à s’in­ter­roger sur les raisons du drame. Tout aus­si vite, la munic­i­pal­ité est pointée du doigt pour avoir don­né l’autorisation d’ou­ver­ture au club mal­gré des normes anti-incendie non respec­tées. Des man­i­fes­ta­tions ont lieu avec pour reven­di­ca­tion prin­ci­pale la démis­sion du maire de la ville. Le 3 novem­bre, Plusieurs dizaines de mil­liers de jeunes éri­gent cette affaire en sym­bole de la cor­rup­tion du pays et exi­gent la démis­sion du Pre­mier min­istre Vic­tor Pon­ta – con­sid­éré comme hos­tile à Soros — ain­si que de son cab­i­net. La requête est accep­tée dès le lende­main. Il con­fie a pos­te­ri­ori : « J’e­spérais que ma démis­sion sat­is­ferait les man­i­fes­tants […] Je ne vise per­son­ne en par­ti­c­uli­er, mais d’ex­péri­ence, ceux qui manip­u­lent la souf­france des gens en paient le prix tôt ou tard »[1].

Son opposant, Klaus Iohan­nis, a déclaré que la démis­sion du gou­verne­ment précé­dent était la pre­mière étape vers des poli­tiques plus trans­par­entes, con­clu­ant que « des gens ont dû mourir pour cela ». Deux jours après cette nom­i­na­tion, un sondage mon­tre que seuls 7% des man­i­fes­tants con­sid­éraient le gou­verne­ment respon­s­able de l’in­cendie de la boîte de nuit. Un élé­ment qui con­firme le con­stat de Gus­tave le Bon sur la manip­u­la­tion des foules.

Pseudo-révolutions de couleur

La lutte con­tre la cor­rup­tion fait par­tie des élé­ments néces­saires à une révo­lu­tion col­orée. Le dossier cite qua­tre points qui per­me­t­tent de qual­i­fi­er les révo­lu­tions de couleur : le leader visé doit être impop­u­laire ; les forces de la révo­lu­tion doivent être soutenues par les médias et cer­taines puis­sances étrangères ; elles doivent appa­raître dénuées de toute idéolo­gie et porter des valeurs con­sen­suelles comme la démoc­ra­tie, la lib­erté ou le développe­ment économique ; enfin, le gou­verne­ment doit appa­raître comme étant soutenu par des puis­sances étrangères. L’in­flu­ence sur les médias est un sujet cher à George Soros. Nom­bre de médias reçoivent des sub­ven­tions directes ou indi­rectes afin de soutenir la grille idéologique du phil­an­thrope. Il est donc large­ment en mesure de médi­a­tis­er les forces anti-régime.

Un terrain de jeu mondial

Désta­bilis­er les États est dans les moyens de George Soros. Il a ain­si bâti sa for­tune en spécu­lant con­tre la livre anglais, met­tant la Banque cen­trale bri­tan­nique à genoux. Pour citer des exem­ples plus récents, en 2020, Soros déploie des fonds pour atta­quer le gou­verne­ment de Vik­tor Orbán, il investit 33 mil­lions de dol­lars pour financer Black Lives Mat­ter dont les émeutes ont per­tur­bé la fin du man­dat de Trump. Notons aus­si qu’il sou­tient la Turquie lorsqu’elle men­ace de dévers­er des hordes migra­toires sur l’Eu­rope et qu’il a influ­encé Angela Merkel avec de vigoureuses recom­man­da­tions lors de la crise des migrants[2].

Dans le cas de la Roumanie, la lutte con­tre la cor­rup­tion a été le catal­y­seur de la colère, comme il est récur­rent de le voir dans l’his­toire. L’im­age des gou­ver­nants se gavant sur le dos du peu­ple opprimé est presque une image d’Épinal, tout comme l’est la pseu­do-réplique de la reine Marie-Antoinette au peu­ple man­quant de pain : « qu’ils man­gent de la brioche »…

Dans la suite de l’ac­ces­sion de Ihoan­nis au pou­voir, Mari­na Macov­ei, une autre créa­ture mod­elée par Soros, est nom­mée min­istre de la Jus­tice. Elle met en place de larges pro­grammes anti-cor­rup­tion. Ceux-ci sont à dou­ble usage puisqu’ils créent des dis­po­si­tions qui peu­vent aus­si pro­téger le nou­veau gou­verne­ment en place. Là encore, il ne s’agis­sait que d’une rai­son fac­tice afin de faire vac­iller le gou­verne­ment de Vic­tor Pon­ta, mem­bre du par­ti social-démoc­rate, assez réti­cent au pro­jet de Soros.

Soft power et hard power

Ces ingérences dans les élec­tions de cer­tains pays ne sont pas seule­ment l’a­panage de Soros, qui est par­fois soutenu dans cette tâche par l’ad­min­is­tra­tion améri­caine. Si les méth­odes dif­fèrent, Soros usant plutôt d’un soft pow­er quand les Améri­cains n’hésitent pas à faire usage de la force, les objec­tifs sont les mêmes. Les deux par­ties visent l’in­stau­ra­tion d’une « démoc­ra­tie libérale » dans le plus grand nom­bre de pays pos­si­ble. Le dossier se penche sur le rôle de l’ad­min­is­tra­tion Oba­ma, notam­ment. Notons que Soros a don­né près de 25 mil­lions de dol­lars à la cam­pagne d’Hillary Clin­ton en 2016[3].

Soros a investi dans des pro­grammes de lutte con­tre la xéno­pho­bie, le racisme, le chau­vin­isme. Dans ce cadre, nous obser­vons que tenir les médias est pri­mor­dial. Les fact-check­ers sont chargés de désamorcer les éventuelles cri­tiques sur les mod­èles poli­tique et économique libéraux lib­er­taires. Nous com­prenons mieux pourquoi les GAFAM tien­nent à les tenir en main et à les for­mer eux-mêmes.

Mal­gré cela, cer­tains en Roumanie essaient de résis­ter au phénomène Soros. En novem­bre 2017, une loi portée par un séna­teur social-démoc­rate force les ONG à pub­li­er la liste de leurs finance­ments. Un moyen de met­tre en lumière les dif­férentes têtes de l’hy­dre Soros. Le patron du par­ti social-démoc­rate déclare que depuis les années 1990, la nébuleuse mise en place par le mil­liar­daire a instil­lé le « démon » dans le pays[4].

Soros n’est qu’un mem­bre d’une autre nébuleuse : celle des phil­an­thropes idéo­logues. Par­mi eux, Bill Gates ou Rock­feller ont les mêmes objec­tifs que Soros et les mêmes champs de bataille : les médias, l’é­d­u­ca­tion, la culture.

Notes

[1] Cap­i­tal Research, 30 jan­vi­er 2018
[2] youtube.com/watch?v=baC9bQw5zB4
[3] Cap­i­tal Research, 21 décem­bre 2017
[4] Cap­i­tal Research, 8 jan­vi­er 2018

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George Soros et la société ouverte

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