Gérard Kouchner aurait (enfin) trouvé un acquéreur pour le groupe de presse médicale qu’il détient majoritairement avec Christian Labrune.
Si son identité n’a pas été révélée pour l’instant, le repreneur éventuel du Groupe Profession Santé serait un acteur majeur du mutualisme. Ce dernier serait entré en négociations exclusives début février avec les deux actionnaires de référence de l’éditeur du Quotidien du médecin et du Quotidien du pharmacien. Si le frère de l’ancien ministre Bernard Kouchner est majoritaire dans l’affaire, Christian Labrune, PDG de l’éditeur de logiciels de santé, Cegedim, arrive juste derrière. Richissime, ce dernier aurait investi environ 20 millions d’euros depuis son entrée au capital. Les représentants du personnel auraient été informés de la transaction en cours, sans que son montant n’ait évidemment été révélé. L’acquéreur serait prêt à payer 55 millions d’euros pour reprendre les cinq titres du groupe qui comprend aussi Le Généraliste, Décision santé et Visite actuelle.
Dans un contexte de crise pour la presse médicale, qui a perdu environ la moitié de ses recettes publicitaires depuis 2010, en raison notamment du scandale du Médiator, ce montant semble astronomique. Il correspondant à près du double du chiffre d’affaires réalisé par GPS en 2015. Pour autant, le groupe a été largement restructuré depuis 2012. Il a perdu neuf millions d’euros cette année-là, le conduisant à mettre en place un plan de sauvegarde de l’emploi de plus de vingt postes. Concernés au premier chef, Le Quotidien du médecin et Le Quotidien du pharmacien. Les deux titres, qui sont désormais bi voir tri-hebdomadaires, généraient à eux seules une bonne partie du déficit. Grâce à ces mesures, le groupe a retrouvé des couleurs en 2014 et est désormais dans le vert.
Reste à savoir si la vente sera menée jusqu’au bout. L’audit des comptes par le repreneur pourrait révéler des chiffres de diffusion et de publicité gonflés en perspective de la vente. GPS, qui avait mandaté à l’automne 2015 une petite banque d’affaires discrète, Eurvad finance, devrait être fixé sur son avenir capitalistique bien avant l’été.