Vous connaissez certainement une des plus fameuses répliques des Tontons flingueurs de Lautner, une réplique typiquement à la Audiard, et définissant ainsi une certaine catégorie de population : « ça ose tout et c’est à ça qu’on les reconnaît ». Pour ceux qui n’auraient pas deviné à qui s’adresse la réplique, nous les invitons à revoir le film. En ce qui concerne la revue semestrielle numérique GLAD! créée en 2016, elle correspond en tous points à la réplique.
Chez GLAD! on est content mais en anglais ou en américain
Il faut dire que GLAD! c’est plus chic que content, ça vous a tout de suite un petit parfum Californie mâtiné hamburger/coca du plus bel effet. Si vous lisez GLAD! avec satisfaction, vous ne serez pas seulement content, vous serez glad, ce qui est quand même plus chic. Ne pas oublier le !, car ce n’est pas glad qui est un peu plat, mais GLAD! Je suis vraiment GLAD! de vous rencontrer et je marque ma joie par un point d’exclamation, non pardon, un exclamation mark.
Du genre et du langage
Non pas sur les différents genres de langages, parlé, écrit, pensé, chanté mais — plus à la mode — des travaux scientifiques, artistiques et politiques « articulant recherches sur le genre et recherches sur le langage ». Dans un appel à contributeurs nos amis du point d’exclamation recherchent des travaux sur « consommation carnée et viol ». C’est bien connu, les lions, les pumas, les tigres et même le loup et le chat sont des violeurs en puissance. Ce qui n’est pas le cas du héron cendré, de la taupe (encore que pour cette dernière elle mange des vers de terre, mais admettons), du tapir et du lapin angora, peu violeurs par nature et par destination.
On peut supposer que la liaison mangeur de viande/violeur en puissance voire en acte s’applique aussi au genre humain. Les argentins grands carnassiers doivent violer en masse, les rues de Buenos-Aires sont remplies de victimes des barbecues locaux, les hindous hindouistes végétariens sont épargnés, merci Vichnou, merci Brahma, ouf pour les vaches sacrées.
Du genre humain au genre humain il n’y a qu’un pas
Comme il n’y a qu’un pas, faisons-le et intéressons-nous, je cite au « traitement des corps des femmes, mais aussi des esclavagisé.e.s, des handicapé.e.s, des racisé.e.s et ceux des sols, des animaux, des végétaux. Tous.tes sont naturalisé.e.s ». Oh, la belle bleue ! Le sol – mais pourquoi le sol pourquoi cette assignation sexiste – je rectifie donc le/la sol.e est naturalisé.e. Oh, la belle rouge ! Par qui ? Par des consommateurs de viandes qui le/la violent. CQFD. J’ai tout compris, en effet ça ose tout, je vais revoir Les Tontons flingueurs pour mieux les repérer.
NB : Cet article et son titre ont été inspirés par une tribune de Liliane Messika dans Causeur, version numérique, que nous remercions à distance, ne la connaissant pas.