Nous évoquons régulièrement dans nos articles le poids des GAFAM dans le domaine de l’information ou de la publicité en ligne. Le premier d’entre eux se trouve, une nouvelle fois, aux prises avec une plainte concernant ses pratiques anticoncurrentielles dans le domaine des publicités en ligne.
Une longue suite de plaintes
Cette plainte est une nouvelle séquence d’un feuilleton qui a déjà plusieurs années. En 2020, l’administration Trump avait poursuivi Google, en 2023 le ministère de la justice américain avait également déposé plainte, et en 2021 l’entreprise a été condamnée en France. Chaque plainte est liée aux pratiques de Google en matière de publicité en ligne. Selon les plaignants, la firme américaine abuserait de sa position pour éliminer toute menace à sa domination sur les technologies dans le domaine des publicités numériques. Cette domination reposerait sur le contrôle des moyens de vente des bandeaux publicitaires ou des pop-ups aux annonceurs. Résultats de la manœuvre : les annonceurs payent plus et les éditeurs gagnent moins. Par le passé, Google a déjà été condamné, pour des raisons identiques, à payer huit milliards de dollars. Cependant, comme nous le soulignions en janvier 2024, cette condamnation est une addition de plusieurs amendes, pour des plaintes remontant parfois à 2010, que le géant américain a toujours su esquiver.
Une nouvelle plainte de 32 médias
Comme nous l’avons précisé, les plaintes concernant ce problème ne sont pas neuves. Cependant, la plainte déposée en février 2024 est inédite par son ampleur. En tout, ce sont près de 32 médias répartis dans 17 pays qui ont déposé plainte. Les plaignants exigent 2,1 milliards de dollars à Google. Un montant qui peut intimider, mais qui reste inférieur aux 25 milliards de dollars qui étaient en jeu dans une affaire opposant la firme américaine et un regroupement d’éditeurs européens et anglais.
De recours en recours et aidé par son armée d’avocats, Google parvient souvent à esquiver le moment de passer à la caisse. Malgré l’enchaînement des plaintes, cette situation d’impunité pourrait être loin d’être terminée tant le pouvoir d’influence des GAFAM ne cesse de croître.