D’un côté, les deux géants américains monopolisent les revenus de la publicité en ligne dans une proportion de 85/90%. Ils affament ainsi les médias traditionnels en particulier la presse écrite lue de plus en plus sous sa forme numérique. De l’autre côté ils se posent en sauveurs de la presse locale en lui accordant une aumône. L’exemple américain et les nouveaux projets en cours.
Tempête sur la presse locale américaine
C’est une hécatombe. Une université de Caroline du Nord annonce les chiffres suivants entre 2004 et 2017 : 1800 journaux (quotidiens ou hebdomadaires) disparus tout comme 45% des effectifs des rédactions. La cause principale : la fuite des annonceurs vers internet.
La corde et le pendu
Tout sucre tout miel, Mark Zuckerberg (une note sur sa biographie ici) annonce début 2018 une aide d’envergure pour mieux mettre en valeur des articles d’information locale en modifiant ses algorithmes et en actions de formation. Le budget annoncé est modeste pour une entreprise qui génère plus de cinq milliards de dollars de profit par trimestre (vous lisez bien, par trimestre) : 100 millions de dollars par an pendant trois ans. Avec des effets limités quinze mois plus tard.
En Europe aussi
Coïncidence, c’est la même somme que Google veut investir sur la même période, toujours pour « aider la presse ». Un budget qui sera alloué à la « lutte contre la désinformation » (lire : alloué aux médias dominants) via un programme de « développement local » aux Etats-Unis et en Europe. De son côté Facebook donnera une aumône de 2M€ à des médias européens pour « développer leur recrutement d’abonnés en ligne ». Certains médias allemands vont en bénéficier dès 2019.
Résumons : de la main gauche je vous étrangle, de la main droite je vous donne un su-sucre pour faire passer la douleur. Merci qui ?