La passe de trois contre Google pour la Commissaire à la concurrence, la danoise Margrethe Vestager. Le total des amendes (non encore payées) pour le géant américain va se monter à 7 milliards d’euros avec une toute nouvelle sanction proche d’un milliard et demis d’euros.
Deux amendes en 2017/2018
Google est partout : moteur de recherches, système Android sur les téléphones portables, publicité via Adsense (voir infra), comparateur de prix, réservation d’avions, médical, enceintes etc. A l’été 2017 Google s’était vu infliger une première amende un peu supérieure à 2,4 milliards d’euros pour « abus de position dominante » sur son comparateur de prix Google shopping.
Google s’était de nouveau fait prendre par la patrouille un an plus tard en juillet 2018. Une condamnation plus sévère concernant le système d’exploitation Android. Depuis 2011 la société américaine consolidait sa position dominante en imposant des restrictions illégales aux fabricants de téléphones. A la clé la modique somme de 4.34 milliards d’euros à payer.
Adsense dans le collimateur
La publicité contextuelle qu’est ce que c’est ? A partir de centres d’intérêt du consommateur, faciliter un univers publicitaire qui lui sera propre et l’incitera à acheter un produit ou un service. Des données fournies gracieusement par chacun de nous, signalons-le au passage. Vous tapez voyage en Italie et vous avez immédiatement trois publicités d’agences de voyage. Mieux vous pourrez retrouver ces publicités ailleurs et sur des sujets qui n’ont rien à voir ni avec le voyage ni avec l’Italie. Adsense for search vous a repéré et en consultant un site d’information générale par exemple vous verrez surgir avec surprise une offre pour un séjour de rêve à Capri. Au même moment le site qui abrite la publicité et Google perçoivent une redevance.
Cette fois Google écope de 1,49 milliards d’euros d’amende pour avoir imposé des exclusivités dans ses contrats à certains sites (éliminant la concurrence) et aussi pour exiger un minimum de liens publicitaires ou des emplacements privilégiés. Résultat : une part de marché proche de 80%.
Google a interjeté appel auprès de la Cour de justice pour les deux premières amendes et le fera sans doute aussi pour la troisième. On murmure que Margrethe Vestager, auréolée de ces condamnations, pourrait postuler à succéder à Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission Européenne. Libérale convaincue, c’est elle qui s’est opposée à la fusion Alstom Siemens dans le ferroviaire, marquant cette fois un but contre son camps à la joie du concurrent chinois en pleine expansion.