Le titre aurait pu être un peu plus anatomique, mais la pudeur nous a interdit un intitulé plus viril, les lecteurs aventureux complèteront d’eux mêmes.
Journalisme de données et Google
C’est la mode du data journalisme, alias journalisme de données. Les données, vous connaissez ? Ce que Google accumule sur vous tous les jours avec son algorithme et bientôt avec son enceinte connectée Home que vous aurez payée 140 euros pour pouvoir être espionné chez vous.
Comment faire pour que les journalistes récoltent ces précieuses données ? Google est là pour les « aider». Ainsi une première réunion de responsables de la presse quotidienne régionale sur ce sujet s’est elle tenue à Paris à la mi-juin 2018. Et en dehors des journalistes intéressés Qui y assistait ? Vous avez deviné ! Google News Lab en la personne de son responsable en France, David Dieudonné (pas de parenté avec le comique) nous apprend la Lettre A.
La corde qui soutient le pendu
Nous vous avions déjà parlé en mars 2018 du programme Digital News Innovation devenu Digital News initiative de Google. Nous écrivions à l’époque :
Avec son projet européen DIN (Digital News Initiative) le loup veut aider les petits journalistes chaperons rouges à survivre. Comment ? En « facilitant les abonnements et la fidélisation des abonnés ». Pour une modique commission (on parle de 5 à 10%) la société américaine mettra à disposition ses puissants outils technologiques. Google suscribe permettrait une hausse des souscriptions et une meilleure gestion des abonnements.
Bien entendu Google connaîtra dans le détail les nouveaux abonnés recrutés par ce moyen. Bien entendu Google suivra les contenus des nouveaux abonnés afin qu’ils bénéficient d’un fil de résultats personnalisés. Toutes ces précieuses données renforceront la banque de données du géant californien, qui pourra les utiliser pour les vendre à ses clients dans le déroulement de leurs stratégies commerciales.
Une stratégie de la dépendance
Le programme DIN a déjà financé les sycophantes du Decodex pour une somme inconnue dans des conditions inconnues. Le petit DIN aurait distribué selon son rapport annuel 2018, plus de 90M€ en quelques années aux médias européens. Ce soutien permet à la société californienne de fermer le marché des innovations technologiques pour les médias papiers ou digitaux, en faveur des solutions maison. Google finance aussi les congrès internationaux de journalisme comme à Perugia en Italie ou des initiatives comme celles du Global Editors Network ou du European Journalism Center. La stratégie du baiser qui tue.