Première diffusion le 23/09/2018 — L’Observatoire du journalisme (Ojim) se met au régime de Noël jusqu’au 5 janvier 2019. Pendant cette période nous avons sélectionné pour les 26 articles de la rentrée qui nous ont semblé les plus pertinents. Bonne lecture, n’oubliez pas le petit cochon de l’Ojim pour nous soutenir et bonnes fêtes à tous. Claude Chollet, Président
Google – pour tenter de faire oublier la fraude fiscale légale à grande échelle qui lui permet de ne pas payer d’impôts en Europe – s’est doté d’une danseuse. Le fonds Google AIPG pour l’innovation numérique de la presse. Déjà bénéficiaire du fonds en 2016, L’Humanité va en profiter de nouveau en 2018/2019.
Google mécène pour les plus riches
Nous vous présentions en février 2018 une étude sur les subventions publiques et privées à la presse. Pour Google les chiffres principaux étaient les suivants :
« Du côté du privé, Google est le généreux mécène. Menacé de redressements fiscaux en 2012, Google a crée en 2013 un fonds d’aide au développement de la presse écrite en France afin de « soutenir le journalisme de qualité » (sic). Ce fonds doté de 60Md’€ (une paille par rapport aux impôts exigibles si Google relevait du droit commun de taxation des entreprises) couvrait la période 2013/2015 et a été prolongé en 2016. Les chiffres sont disponibles pour cette dernière année, arrondis en K€ :
- Groupe Arnault 900K€
- Groupe Drahi 670K€
- Groupe Le Monde 620K€ (sans compter……..260K€ pour les Inrocks de Matthieu Pigasse)
- Groupe Safa 520K€
- Groupe Lagardère 440K€
Ces chiffres n’incluent pas ce qu’a dépensé Google pour créer le Decodex du Monde, la somme demeurant secrète. Un nouveau fonds Google, européen cette fois, dit DNI doit succéder au fonds destiné à la France. »
L’Humanité en perdition sauvée par l’État
Le long chemin de croix du quotidien du parti communiste suit la descente aux enfers du parti. Chaque année les subventions de l’État ou l’appel aux lecteurs comblent le trou financier. Parfois l’État donne un vigoureux coup de pouce comme en 2014 où il procède à un abandon de créances de 4M€, le journal ne pouvant rembourser.
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Et Google à la rescousse
En 2016 (source Lettre A) le fonds Google avait financé deux projets numériques du journal communiste. Le premier Cerise prenait la forme d’un réseau social. Le second Partage social club (PSC) se présentait comme une plate forme de partage de vidéos et d’informations. Ni l’un ni l’autre n’ont connu le succès escompté.
En 2018 Google remet au pot sous la forme d’une aide pour la réalisation d’Humagora, le futur support digital du journal. La responsabilité en a été confiée à Valère Staraselski qui n’a aucune expérience en la matière mais présente l’avantage d’avoir été le directeur de la culture de la Caisse centrale d’activités sociales (CCAS) du comité d’entreprise EDF. La CCAS a servi de tiroir caisse pendant de nombreuses années au PCF et à la CGT, l’ami Valère saura se montrer loyal.
Humagora se présenterait sous la forme d’un site de débats style FigaroVox. Google remettra la main à la poche (comme sans doute l’État). Il semblerait qu’aucun projet d’aide de Google ne soit prévu pour aider un quotidien du bord opposé, le national catholique Présent lui aussi en difficulté. Cherchez en la raison.