Google est partie prenante du « fact checking » en finançant et influençant de nombreuses plateformes dites de « vérification » comme le Decodex du Monde, nous y reviendrons ; Google monopolise plus de 80% du marché des moteurs de recherche, Google investit dans la voiture autonome, mais ce n’est pas assez comme le montrent deux exemples.
Votre portefeuille please ? C’est pour Google Pay
Le Wall Street Journal du 13 novembre 2019 l’annonçait : Google va proposer dès 2020 des comptes courants à ses utilisateurs. En liaison avec la banque américaine Citigroup, un peu comme le fait l’Apple Card lancée avec Goldman Sachs. Presque au même moment, Facebook lançait son projet de transfert d’argent à partir d’un compte bancaire vers un autre compte via le réseau social et son application Messenger.
Dans tous les cas vous offrirez à l’un ou l’autre des GAFA (Amazon dispose déjà de vos données bancaires via les achats que vous faites en ligne sur son application) la quasi-totalité de vos données bancaires : achats individuels, prélèvements, transferts. Demain vous pourrez payer vos impôts locaux par ce canal, donnant gratis des informations sur une partie de vos revenus. Mais vous voulez faire mieux ? Offrez vos données médicales !
Ascension toujours plus haut
Non il ne s’agit pas de la fête de l’Ascension qui célèbre la montée du Christ au ciel et sa présence terrestre via les sacrements, fête honorée en France un jeudi d’avril ou mai suivant les années et donnant lieu au fameux « pont de l’Ascension ». Ascension est une chaîne catholique (quand même !) qui compte plus de 2600 établissements de santé aux Etats Unis : hôpitaux, cabinets médicaux, centres de soins etc. C’est la deuxième chaine du genre en Amérique.
Pour qui chante le rossignol ?
Discrètement en 2018, Google et Ascension ont lancé l’opération Nightingale (rossignol en anglais). Depuis cette date Google a accès automatiquement à la totalité des données médicales recueillies par Ascension : dossier médical du patient, prescriptions, compte rendus opératoires, remboursements médicaux etc. Ceci sans contrepartie financière pour Ascension qui offre ces données pour bâtir une nouvelle offre médicale et vendre de nouveaux produits « pour mieux répondre aux besoins de ceux que nous servons » (sic). Charité bien ordonnée commence par soi-même, dit le proverbe.
Bien entendu ni les patients ni les médecins n’avaient été informés jusqu’à ce que le pot aux roses soit dévoilé. La main sur le cœur Google assure que les informations sont confidentielles et qu’il ne peut les utiliser par ailleurs. Libre à chacun de le croire. Ou pas.