Ollivier Pourriol vient de publier un livre où il raconte, sans concessions, les coulisses du Grand Journal. Il était interrogé par Télérama ce lundi 15 avril.
« C’était de l’ordre de la souffrance physique. Dans cette grande machine à laver le cerveau qu’est Le grand journal, je me suis retrouvé dispersé, psychiquement atomisé, désintégré », raconte-t-il, précisant que l’argent et la volonté de faire les choses à sa manière lui ont fait tenir le coup pendant un temps. Car de l’argent, il y en a ! Beaucoup. « Les salaires sont très élevés. Je gagnais 10 000 euros par mois, mais pour d’autres, ça peut être beaucoup plus. Pour moi, ça a été le prix de ma douleur », relate le philosophe, engagé pour être l’intello de service de l’émission phare de l’infotainment.
Mais sa tâche fut impossible, la culture étant loin d’être la priorité de l’émission. « Quand un grand écrivain est invité au Grand Journal, ce qui compte ce n’est pas le mot « écrivain », c’est le mot « grand ». Il faut que ce soit un phénomène, qu’il y ait du bruit autour. Ce qu’il y a dedans, tout le monde s’en fout ! », estime Pourriol avant d’ajouter que « le système de valeur qui sous-tend tout ça, c’est la triche, la glorification du cancre. »
Malgré la précision des dialogues relatés dans le livre, il l’assure : il n’a rien enregistré. Ayant refusé l’invitation récente de Michel Denisot, il conclut : « Le pire piège, ce serait de rire ensemble de toute cette comédie. » Une comédie qui, de l’intérieur, a plutôt des airs de tragédie.
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