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Grandes manœuvres autour de TF1… en vue de 2017 !

1 février 2016

Temps de lecture : 3 minutes
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Grandes manœuvres autour de TF1… en vue de 2017 !

Temps de lecture : 3 minutes

Dans le cadre de la reprise de Bouygues Télécom par Orange, la question de l’avenir de TF1 n’est pas franchement marginale, comme le laissent pourtant entendre les intéressés qui démentent de plus en plus mollement la perspective d’une reprise de TF1 par l’opérateur public.

Elle fait plutôt fig­ure de cerise sur le gâteau dans le con­texte des grandes manœu­vres poli­tiques qui se dessi­nent autour de l’échéance de 2017.

Certes, la per­spec­tive d’une prise de con­trôle de TF1 par Orange com­plique les dis­cus­sions avec les autorités de régu­la­tion. Out­re celle des télé­coms et de la con­cur­rence, et, peut-être Brux­elles, il faut désor­mais ajouter le CSA.

Toute­fois, mal­gré les pro­pos très évasifs des dirigeants des deux groupes, et les dif­fi­cultés liées aux enjeux de la régu­la­tion, les dis­cus­sions se pour­suiv­ent avec détermination.

Cette volon­té de faire pass­er TF1 dans le giron d’Orange, où l’État reste un action­naire de référence avec 24% du cap­i­tal, pour­rait-elle don­ner son sens à la sur­prenante déci­sion récente du CSA qui autorise LCI à émet­tre gra­tu­ite­ment sur la TNT, à la grande fureur d’Alain Weill, le patron de Nex­tRa­dioTV ? BFMTV se piquait-il trop de son impor­tance par rap­port au pou­voir pour ne pas être rap­pelé à l’ordre ?

Politique, quand tu nous tiens !

Les pièces du puz­zle se met­tent en place, et il n’est pas totale­ment absurde de penser, pour manier la litote, que ce cadeau accordé à la galax­ie Bouygues, qui sauve la chaine info du groupe, puisse entraîn­er une cer­taine « bien­veil­lance » de TF1 à l’égard du futur prési­dent-can­di­dat socialiste.

Dans le même temps, Stéphane Richard, le prési­dent d’Orange, pour­rait lui aus­si ne pas être insen­si­ble à cette dimen­sion poli­tique. Déjà, dans le monde très feu­tré du grand patronat où l’on se tient à dis­tance des grandes déc­la­ra­tions poli­tiques, ses pro­pos enflam­més, dans l’entre-deux tours des régionales, avaient lais­sés pour le moins per­plex­es. Stéphane Richard en appelait en effet à la mobil­i­sa­tion des grandes for­tunes français­es à qui il demandait de créer un fonds pour lut­ter con­tre le FN…

Touché par l’affaire de l’arbitrage de Bernard Tapie qui a entrainé sa mise en exa­m­en, en mai dernier, pour com­plic­ité de détourne­ment de fonds publics par une per­son­ne privée, Stéphane Richard peut être récep­tif à l’idée de rap­procher les « tuyaux » et le con­tenu fourni par un acteur majeur du PAF. Le con­texte poli­tique s’y prête.

Quant au grand débat sur la con­ver­gence qui agite le lan­derneau depuis l’aventure désas­treuse d’un Messier méga­lo, il tend, aujourd’hui, à s’imposer comme une réal­ité incon­tourn­able au regard des opéra­tions stratégiques menées par d’autres grands acteurs comme : Patrick Drahi et son groupe Altice avec Numéri­ca­ble-SFR et Nex­tRa­dioTV, Vin­cent Bol­loré avec Viven­di, Canal+ et Tele­com Italia, sans oubli­er Xavier Niel et Free avec Tele­com Italia et Le Monde. Un rap­proche­ment entre Orange et TF1 s’inscrirait donc dans une vraie logique industrielle.

Enfin, le groupe Bouygues, qui ces dernières années a con­nu une passe dif­fi­cile, trou­ve là une bonne occa­sion d’améliorer sa san­té finan­cière et de parachev­er son proces­sus de restruc­tura­tion. Une bonne affaire pour toutes les par­ties, en quelque sorte, gou­verne­ment y compris.

Crédit pho­to : DR

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