Jeudi 26 mai, tous les quotidiens nationaux ont été absents des kiosques suite à une grève de la CGT. Tous ? Non, seul L’Humanité, quotidien communiste, trônait sur les étagères.
La raison ? Le quotidien est le seul a avoir accepté de publier une tribune, rédigée par le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. En effet, le syndicat exigeait la publication de cette déclaration en pleine page en échange de la parution de chaque journal :
Voici la tribune de #Martinez dont la #CGT exigeait la publication sur 1 page pour “autoriser” la parution des quot. pic.twitter.com/1ofIV9eDM0
— Alexis Brézet (@abrezet) 25 mai 2016
Le Figaro, L’Opinion, Libération… tous ont refusé de céder face au chantage de la CGT. « On n’a jamais publié de communiqué sous la pression et on ne le fera jamais », a déclaré Laurent Joffrin, directeur de Libération. Comme nous le disions, seul L’Humanité, journal communiste qui partage les mêmes combats que ses camarades syndicalistes, a accepté le deal.
« Ce texte a été adressé à l’ensemble des quotidiens. L’Humanité le publie bien volontiers », peut-on lire en bas de page dans le quotidien. Pour Laurent Joffrin, qui s’est exprimé sur France Inter, L’Humanité s’est tout simplement « couché ». De son côté, la CGT nie toute volonté de chantage, expliquant qu’elle a juste « proposé à tous les quotidiens de donner une expression à Philippe Martinez ».
Et le syndicat d’inverser l’accusation qui lui est faite : « La liberté de la presse et la démocratie doivent se faire dans les deux sens. C’est nous qui sommes pris en otages par le gouvernement qui veut appliquer une loi. »
Le Figaro a quant à lui protesté « contre ces blocages scandaleux dont nous sommes comme vous les victimes. Ils témoignent de la surenchère politique ‘radicale’ de la CGT. » Le Syndicat de la presse quotidienne nationale a lui aussi dénoncé ces méthodes. « Cette troisième non-parution, comme les deux précédentes, n’est liée à aucun contexte propre à nos journaux ou à nos imprimeries. Nos lecteurs sont les victimes d’un conflit strictement politique qui oppose la CGT au gouvernement », estime le SPQN.
Au vu des accointances idéologiques qui existent entre la CGT et L’Humanité, et surtout au vu de la situation économique désastreuse du quotidien, il est évident que le journal communiste n’allait pas manquer une occasion de se vendre. Elles sont, aujourd’hui, tellement rares…