Il ne fait pas bon s’opposer à Julia Cagé à la tête de la SDL (société des lecteurs) du quotidien du soir : deux administrateurs virés manu militari, l’ont appris à leurs dépens.
Une lutte ancienne
Dans l’ancienne structure du journal la SDL détenait un peu moins de 8% de la société Le Monde et Partenaires associés qui elle-même possédait un peu plus de 14% de la société éditrice du Monde (SEM). En simplifiant, cela faisait un peu plus de 1% de la SEM. Pas grand-chose dans les chiffres mais une influence morale réelle.
L’économiste et chroniqueur occasionnel du Monde Thomas Piketty est l’époux de Julia Cagé économiste elle aussi, proche de la gauche institutionnelle et présidente de la SDL depuis début 2020. Via son association Un bout du Monde, elle avait essayé de racheter au passage des actions de la SDL en déshérence, une manœuvre un peu étrange, qui avait échoué et lui avait créé quelques solides ennemis.
Voir aussi : Société des Lecteurs du Monde, ça chauffe entre honorables sociétaires, Julia Cagé perd une manche
Deux administrateurs exclus
Entretemps, Xavier Niel a apporté ses actions à un fonds de dotation qui détient les pouvoirs réels (voir l’infographie ci-dessous). Julia Cagé n’a pas réussi à inscrire la SDL dans la gouvernance du fonds, ce que lui ont reproché ses adversaires. Ceux-ci ont été virés comme des malpropres lors de la dernière assemblée générale de juin 2022. Ironie du sort, l’avocat Christian Martin, ancien président de la SDL était celui qui en janvier 2020 avait facilité l’arrivée de Julia Cagé ; dehors. Francesco Delfini était l’ancien vice-président de la SDL ; dehors aussi. Deux procédures judiciaires sont en cours par les exclus, la première pour préjudice porté à la SDL par sa présidente. La seconde pour contester un vote frauduleux en assemblée générale. A suivre.
Voir aussi : Le Monde, infographie