Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Guerre de l’information : le gouvernement polonais lance #StopRussiaNow

8 mai 2022

Temps de lecture : 4 minutes
Accueil | Veille médias | Guerre de l’information : le gouvernement polonais lance #StopRussiaNow

Guerre de l’information : le gouvernement polonais lance #StopRussiaNow

Temps de lecture : 4 minutes

« La campagne #StopRussiaNow est le cri des personnes sauvagement assassinées dans les rues de leur ville natale. » Varsovie lance une campagne d’affichage pour « éveiller les consciences » et alerter sur les « crimes de guerre » et le « génocide » que perpétrerait Vladimir Poutine en Ukraine.

Campagne d’affichage dans les villes polonaises et européennes

Au lance­ment de cette opéra­tion, le 23 avril, le Pre­mier min­istre polon­ais Mateusz Moraw­iec­ki avait annon­cé que le slo­gan « Sto­pRus­siaNow » sera affiché dans de nom­breuses polon­ais­es — une cam­pagne qui s’est depuis éten­due à plusieurs villes européennes (notam­ment à Berlin). Il s’est aus­si avéré depuis que ce slo­gan « Sto­pRus­siaNow » existe sous plusieurs formes, dont voici quelques variantes :

Guerre de l’information : le gouvernement polonais lance #StopRussiaNow

Guerre de l’information : le gouvernement polonais lance #StopRussiaNow

Guerre de l’information : le gouvernement polonais lance #StopRussiaNow

Opération en huit langues

Le site web con­sacré à cette cam­pagne est con­sultable en huit langues : anglais, alle­mand, français, néer­landais, grec, bul­gare et hongrois.

« La cam­pagne #Sto­pRus­siaNow est lancée. Les affich­es lancées en Europe dis­ent : assez d’esquiver la ques­tion de l’aide à l’Ukraine. Assez de se tor­tiller et de blo­quer l’aide réelle. Pas de repos pour un tyran et un meur­tri­er. Nous devons arrêter la Russie et bris­er le mur de l’indifférence européenne. »

Cette ini­tia­tive appelle à stop­per les impor­ta­tions de pét­role russe en Europe, à boy­cotter les entre­pris­es tra­vail­lant avec la Russie et pro­pose aus­si de procéder à un vire­ment ban­caire sur un sous-compte de la Banque nationale d’Ukraine en avançant que « [ce] don per­me­t­tra d’acheter des armes et autres équipements grâce aux­quels l’Ukraine pour­ra se défendre con­tre la Russie ! »

#StopRussianOil

La ques­tion du pét­role russe occupe une place à part entière dans l’opération #Sto­pRus­siaNow, qui appelle les citoyens européens à faire pres­sion sur leurs représen­tants pour arrêter l’achat de brut et de gaz russes.

« Chaque jour, la Russie vend au monde du pét­role et du gaz pour 700 mil­lions d’euros. […] Avec cet argent, Vladimir Pou­tine paie ses ban­dits pour vio­l­er des filles devant leurs mères et tor­tur­er des fils devant leurs pères. […] Voulez-vous que les respon­s­ables de cette sit­u­a­tion restent impunis ? »

Le site prévoit même un mes­sage pré-rédigé en huit langues à envoy­er à des représen­tants politiques :

« Je vous écris pour vous pos­er une ques­tion très sim­ple. Les Russ­es assas­si­nent des enfants, des femmes et des hommes ukrainiens. Pourquoi notre gou­verne­ment s’oppose-t-il aux sanc­tions con­tre la Russie ? Pourquoi n’avons-nous pas pas instau­ré d’embargo sur le pét­role russe ? Pourquoi con­tin­uons-nous à vers­er des mil­liards d’euros à Pou­tine ? Qu’avez-vous fait à ce sujet ? »

Les enfants victimes mis en avant

Reprenant une triste con­stante de la pro­pa­gande de guerre, #Sto­pRus­siaNow affiche sur son site le mes­sage suiv­ant : 208 enfants ont été tués en Ukraine. 386 enfants blessés par des crim­inels de guerre russe. »

Dans les dix principes de la pro­pa­gande guerre étab­lis par Anne Morel­li dans son ouvrage éponyme en 2001, cette util­i­sa­tion des enfants peut être rangée dans le principe 5 (« L’ennemi com­met des atroc­ités, mais si nous en com­met­tons, c’est involontairement »).

Sur la guerre de l’information, lire notre édi­to­r­i­al “Guerre de l’information, change­ments de réc­its et haine autorisée”.

Voir aus­si : Les 10 principes de la pro­pa­gande de guerre

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés