« La campagne #StopRussiaNow est le cri des personnes sauvagement assassinées dans les rues de leur ville natale. » Varsovie lance une campagne d’affichage pour « éveiller les consciences » et alerter sur les « crimes de guerre » et le « génocide » que perpétrerait Vladimir Poutine en Ukraine.
Campagne d’affichage dans les villes polonaises et européennes
Au lancement de cette opération, le 23 avril, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki avait annoncé que le slogan « StopRussiaNow » sera affiché dans de nombreuses polonaises — une campagne qui s’est depuis étendue à plusieurs villes européennes (notamment à Berlin). Il s’est aussi avéré depuis que ce slogan « StopRussiaNow » existe sous plusieurs formes, dont voici quelques variantes :
Opération en huit langues
Le site web consacré à cette campagne est consultable en huit langues : anglais, allemand, français, néerlandais, grec, bulgare et hongrois.
Rusza kampania #StopRussiaNow. Grafiki wyruszające w Europę mówią: dość lawirowania w sprawie pomocy Ukrainie. Dość kluczenia i blokowania realnej pomocy. Dość taryfy ulgowej dla tyrana i mordercy. Trzeba zatrzymać Rosję teraz i przebić się przez mur europejskiej obojętności. pic.twitter.com/wxt13KxU9Y
— Mateusz Morawiecki (@MorawieckiM) April 23, 2022
« La campagne #StopRussiaNow est lancée. Les affiches lancées en Europe disent : assez d’esquiver la question de l’aide à l’Ukraine. Assez de se tortiller et de bloquer l’aide réelle. Pas de repos pour un tyran et un meurtrier. Nous devons arrêter la Russie et briser le mur de l’indifférence européenne. »
Cette initiative appelle à stopper les importations de pétrole russe en Europe, à boycotter les entreprises travaillant avec la Russie et propose aussi de procéder à un virement bancaire sur un sous-compte de la Banque nationale d’Ukraine en avançant que « [ce] don permettra d’acheter des armes et autres équipements grâce auxquels l’Ukraine pourra se défendre contre la Russie ! »
#StopRussianOil
La question du pétrole russe occupe une place à part entière dans l’opération #StopRussiaNow, qui appelle les citoyens européens à faire pression sur leurs représentants pour arrêter l’achat de brut et de gaz russes.
« Chaque jour, la Russie vend au monde du pétrole et du gaz pour 700 millions d’euros. […] Avec cet argent, Vladimir Poutine paie ses bandits pour violer des filles devant leurs mères et torturer des fils devant leurs pères. […] Voulez-vous que les responsables de cette situation restent impunis ? »
Le site prévoit même un message pré-rédigé en huit langues à envoyer à des représentants politiques :
« Je vous écris pour vous poser une question très simple. Les Russes assassinent des enfants, des femmes et des hommes ukrainiens. Pourquoi notre gouvernement s’oppose-t-il aux sanctions contre la Russie ? Pourquoi n’avons-nous pas pas instauré d’embargo sur le pétrole russe ? Pourquoi continuons-nous à verser des milliards d’euros à Poutine ? Qu’avez-vous fait à ce sujet ? »
Les enfants victimes mis en avant
Reprenant une triste constante de la propagande de guerre, #StopRussiaNow affiche sur son site le message suivant : 208 enfants ont été tués en Ukraine. 386 enfants blessés par des criminels de guerre russe. »
Dans les dix principes de la propagande guerre établis par Anne Morelli dans son ouvrage éponyme en 2001, cette utilisation des enfants peut être rangée dans le principe 5 (« L’ennemi commet des atrocités, mais si nous en commettons, c’est involontairement »).
Sur la guerre de l’information, lire notre éditorial “Guerre de l’information, changements de récits et haine autorisée”.
Voir aussi : Les 10 principes de la propagande de guerre