Nous avons déjà présenté en 2019 Guy Mettan à nos lecteurs, personnalité atypique de la presse helvétique, ancien responsable du club suisse de la presse et militant d’une conception farouchement indépendante du journalisme. Il vient de publier aux Éditions des Syrtes un nouvel ouvrage sous forme d’abécédaire, dont nous donnons un avant-goût à travers cinq définitions. Nous sommes redevables à notre confrère de l’Antipresse pour la source.
BINAIRE Mot à proscrire de la softlangue libérale-progressiste. La binarité reflète l’antique vision du monde qui consistait à penser que les êtres humains sont physiquement divisés en hommes et en femmes. Il est urgent de se débarrasser de cette odieuse construction sociale héritée de l’histoire et d’adopter le principe de non-binarité, gage d’une pensée ouverte aux cinq sexes : masculin, féminin, intersex herms (hermaphrodites véritables), merms (pseudo-hermaphrodites masculins) et ferms (pseudo-hermaphrodites féminins) répertoriés par la papesse du genrisme, Anne Fausto-Sterling.
CASH Forme archaïque de capital, en voie de disparition. Payer en espèces ? N’y pensez plus ! Grâce à la révolution 4.0, la disparition des billets de banque et des pièces de monnaie est programmée. Les jours du paiement en numéraire sont comptés. En attendant cette délivrance, la presse incorporée dévouée à la cause de ses actionnaires s’adonne à la louange perpétuelle des paiements électroniques, des cryptomonnaies et du bitcoin, multipliant les appels à la mort des pièces de monnaie et des billets porteurs de germes et de virus. En 2018, la Banque centrale européenne a décidé de cesser d’émettre les coupures de 500 euros sous prétexte qu’elles auraient favorisé les trafics mafieux et l’évasion fiscale. Les années ont passé, et les trafics ont simplement migré ailleurs, dans les fermes à cryptomonnaies, dans les profondeurs du Dark Web et vers les nouveaux havres offshore, où personne ne peut retrouver leurs traces. Surprenant, n’est-ce pas ?
CISGENRE «Type d’identité de genre où le genre ressenti d’une personne correspond au genre assigné à sa naissance.» En d’autres termes, personne qui n’a pas de problème avec son sexe.
QUEER La proximité alphabétique avec le Qatar est trompeuse : il y a très peu de queers au Qatar. Officiellement en tout cas. Dans la softlangue politcor, les queers désignent les trans* et autres non-binaires qui forment l’aile idéologique la plus radicale du mouvement LGBTQIA+. Autant leur importance numérique est faible (un tiers de la population LGBT soit 1 à 2 % de la population générale), autant leur importance médiatique est forte. Le mouvement queer revendique une fluidité totale des genres et milite pour une transition sexuelle active. Il s’oppose ainsi aux féministes et aux gays qui revendiquent leur féminité et leur masculinité au nom de leur corps biologique. Les queers militent aussi pour que les enfants mineurs aient le droit de changer de sexe sur simple demande, contre la volonté des parents s’il le faut. La Suède, qui avait été très ouverte sur ces questions, est en train de revenir en arrière en constatant les dégâts que ces opérations chirurgicales irrémédiables pouvaient causer à des personnes qui regrettaient leur geste une fois atteint l’âge adulte. Après les « transitionneurs », voici venu le temps des « détransitionneurs », essentiellement des filles qui avaient voulu devenir des garçons un peu trop tôt.
SYRIE Membre de l’Axe du mal qui s’est illustré pendant les années 2011- 2019 en s’opposant aux tentatives de déstabilisation armée menées par l’empire du Bien pour y imposer la démocratie et les «valeurs» libérales-progressistes (et y construire un gazoduc sous son contrôle). La tentative a lamentablement échoué, comme celles d’Irak et d’Afghanistan.
Guy Mettan, La Tyrannie du Bien, éditions des Syrtes, 2022