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France Inter en Marche ou pas ? De l’aigreur derrière les micros

1 juillet 2017

Temps de lecture : 5 minutes
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France Inter en Marche ou pas ? De l’aigreur derrière les micros

Temps de lecture : 5 minutes

En passe de quitter les micros, l’équipe actuelle de la matinale de France Inter semble s’en donner à cœur joie. Sur le plan du militantisme politique et idéologique. La revue de presse d’Hélène Jouan témoigne de cette ambiance délétère qui lasse nombre d’auditeurs. La revue du 28 juin 2017 apparaît exemplaire de ce qu’est devenu le « journalisme » de service public.

Où sont les femmes ?

7 heures 40, Hélène Jouan s’interroge : « Com­ment mieux accueil­lir les femmes dans l’espace pub­lic ? Des événe­ments récents, notam­ment dans le quarti­er parisien de La Chapelle Pajol, ont remis en lumière la ques­tion de la place et de la sécu­rité des femmes dans les villes ». Jouan explique que depuis plusieurs années nom­bre de per­son­nes « réfléchissent à la manière d’aménager l’espace pour que les femmes s’y sen­tent plus à l’aise, au-delà même de la seule ques­tion de la sécu­rité ». L’auditeur atten­tif aux événe­ments sur­venus dans le quarti­er de La Chapelle Pajol tend l’oreille. Rap­pel : en mai 2017, des femmes du quarti­er ont ini­tié une péti­tion pour dénon­cer le har­cèle­ment et même les agres­sions sex­uelles récur­rentes. Les témoignages sont nom­breux, les actes délictueux quo­ti­di­ens. En cause ? La forte présence de migrants dans le quarti­er. Ce sont ces derniers qui provo­quent les femmes, les insul­tent, par­fois les agressent. Pour Hélène Jouan ? La ques­tion est plutôt, par exem­ple, que « les skate parcs sont vécus comme réservés aux garçons. Alors, pour que les filles les investis­sent, eh bien, la com­mune de Malmöe, en Suède, a décidé de leur con­sacr­er cet espace un jour par semaine ». Jouan ne pré­cise pas si la journée non mixte est divisée en plusieurs créneaux. L’un, par exem­ple, réservé aux femmes musul­manes voilées.

Et les migrants ?

Et de se féliciter : « La ques­tion de l’aménagement des squares et des places publiques com­mence à être inté­grée dans les plans de réno­va­tion mal­gré quelques réti­cences de la part des élus quand il s’agit de pos­er les poli­tiques publiques en ter­mes de gen­res ». Après avoir omis d’indiquer que les événe­ments de La Chapelle Pajol ne con­cer­nent pas seule­ment « la place des femmes dans l’espace pub­lic » mais bien des agres­sions per­pétrées par des migrants con­sid­érant les femmes comme des « salopes », Hélène Jouan pose ses ter­mes du débat : la ques­tion est celle du genre. Pas de fake news de sa part, un sim­ple oubli : le mot « migrants », jamais pronon­cé. « Rien n’est sim­ple, rien n’est binaire », con­clut-elle cependant.

L’heure où Hélène Jouan “Rugy”

La ques­tion est celle du genre, c’est dit. Et pas seule­ment dans ce quarti­er. Pareil à l’Assemblée Nationale : « Là, pas besoin de design­ers pour recon­fig­ur­er le per­choir qui échoit de nou­veau et comme d’habitude à un homme, vous, François de Rugy ». Car le prési­dent de l’Assemblée, récem­ment élu, est l’invité de France Inter. Inter­lude : Jouan évoque un tweet « amu­sant du Figaro, dont ce n’est pas l’habitude ». Inter­ven­tion de Patrick Cohen : « Ah oui, quand c’est amu­sant c’est le Gorafi, quand c’est pas amu­sant c’est Le Figaro ». En instance de départ pour Europe 1, Cohen a depuis plusieurs jours du mal à se con­tenir. L’auditeur le sent au bord du déra­page. Hélène Jouan, reprise : « Je ne sais pas si vous avez eu le temps de lire la presse ce matin vous con­cer­nant François de Rugy, je vous cache pas qu’elle est assez sévère à votre endroit, voire car­ré­ment vio­lente par­fois ». La preuve : « Michel Soudais, sur le site de Poli­tis titre Un par­jure à la prési­dence de l’Assemblée ». François de Rugy com­prend alors qu’il est tombé dans un traque­nard et réag­it : « La grande presse, ah oui ? Grand pub­lic ». Jouan insiste, « Un par­jure, un par­jure ». François de Rugy : « Non, écoutez, c’est une presse mil­i­tante. Il faut le dire. D’extrême gauche ». Hélène Jouan, vis­i­ble­ment énervée d’être inter­rompue, insiste, citant tou­jours Poli­tis et accen­tu­ant le mot « déloy­al ». Appuyé sur d’autres Unes, le por­trait est entière­ment à charge, méprisant (« avec votre petit score aux pri­maires social­istes »). Très vite, l’auditeur com­prend que François de Rugy a quit­té le stu­dio, préférant atten­dre dans un des couloirs de Radio France que la lionne de la revue de presse en ait terminé.

Un menu boboland à haute teneur en aigreur

Arrive la ques­tion de la Loi Tra­vail et des ordon­nances. Les jour­nal­istes de La Mati­nale de France Inter ont sem­ble-t-il com­pris que leur sou­tien éhon­té en faveur du can­di­dat Macron n’est pas récom­pen­sé par les pre­mières salves du prési­dent ou du gou­verne­ment. Boboland ne recon­naît plus son sol­dat Macron. Hélène Jouan ne s’attarde pas, pas­sant directe­ment aux « révéla­tions du Canard Enchaîné » au sujet des soupçons pesant sur le voy­age d’Emmanuel Macron, alors min­istre de la Jus­tice, à Las Vegas. Voy­age qui fut organ­isé par l’actuelle min­istre du Tra­vail Muriel Péni­caud, sem­ble-t-il au mépris des usages relat­ifs aux appels d’offres. Hélène Jouan : « Et au chapitre pas facile d’avoir eu une vie avant, Le Canard Enchaîné en remet une petite couche sur l’affaire Richard Fer­rand ». Il s’agit de la jeune com­pagne du proche du prési­dent, embauchée comme direc­trice du per­son­nel des Mutuelles de Bre­tagne alors qu’elle avait 25 ans et qu’elle était étu­di­ante. « Un job d’étudiant pour 80 000 euros ». Macron, de Rugy, Fer­rand. France Inter et Hélène Jouan sem­blent saisir com­bi­en ils ont été floués par les per­son­nal­ités qu’ils ont aidé à accéder au pou­voir à grand ren­fort de jour­nal­isme mil­i­tant. Il y a de l’aigreur der­rière les micros. Hélène Jouan ne quit­tera cepen­dant pas le stu­dio sans avoir épinglé Le Figaro et Eti­enne de Mon­té­ty, coupables de ne pas être à 100 % en faveur de la PMA. Le Figaro ? « Mots pour mots, les argu­ments de LMPT ». Retour au point de départ : les droits des femmes sont men­acés, selon Jouan. Tou­jours pas par les migrants de La Chapelle Pajol. Par Le Figaro.

Écouter la revue de presse signée Hélène Jouan, c’est un peu comme se pro­cur­er des exem­plaires de La Prav­da sur un marché aux puces de Berlin. C’est vintage.

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