L’influence française en Afrique se réduit comme une peau de chagrin, face aux influences russes, américaines ou chinoises. Au point d’imaginer au quai d’Orsay une nouvelle « voix de la France en Afrique » sous forme vidéo.
Une diplomatie en panne
La diplomatie française en Afrique est en déroute. Le français recule partout, en particulier en Afrique du Nord où l’anglais tend à le supplanter comme deuxième langue derrière l’arabe pour les jeunes générations.
Il est douteux que le choix étrange de la chanteuse anti-française Yseult comme représentante de la francophonie inverse la tendance. Le désastre des opérations Barkhane a plutôt attisé (ou l’a fait naître) le ressentiment des populations locales contre la France, un sentiment quasi-inexistant il y a seulement dix ans.
Un « Brut » pour l’Afrique
Le quai d’Orsay (source Lettre A) prépare un appel d’offres pour développer une narration autour des relations entre la France et l’Afrique. Faute de savoir-faire ce sont des médias sociaux existant qui pourront produire les contenus de cette chaîne digitale. Les médias sondés seraient tous dans le segment libéral-libertaire comme Brut, Konbini ou Loopsider, ce qui permet d’espérer un discours 100% politiquement correct.
Voir aussi : Brut, infographie
La Maison des mondes africains et Al Jazeera à la française
Le projet sera piloté par une nouvelle danseuse d’Emmanuel Macron, la « Maison des mondes africains et des diasporas » annoncée en 2021 lors d’un sommet franco-africain. Le projet (coûteux) serait sur les rails à Paris en 2024, mais la chaîne digitale pourrait être lancée avant.
La présence africaine est pourtant plutôt bien marquée en France comme n’importe quel voyageur utilisant les transports en commun peut le constater. Et si on voit bien l’articulation idéologique entre cette Maison et la future chaîne, on en comprend moins les contours et le rôle du quai d’Orsay pour créer une sorte d’Al Jazeera à la française avec des prestataires de service.
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