Le leader de la presse historique, Historia, est à bout de souffle. Sa nouvelle formule, prévue le 15 décembre, doit lui permettre de rebondir.
Le mensuel Historia sera méconnaissable d’ici trois mois. Pilotes de cette refonte profonde, le directeur des rédactions de Sophia publications (L’Histoire, La Recherche, Le Magazine littéraire), Maurice Szafran, et l’ancien journaliste de L’Obs, Guillaume Malaurie, chamboulent la forme et le fond. La maquette sera largement modernisée par Dominique Pasquet, le directeur artistique de Claude Perdriel, actionnaire à 50% de Sophia publications. Le contenu du magazine sera lui aussi revu, avec la primeur donnée aux grandes enquêtes. Même si Historia est mensuel, l’objectif est par ailleurs de mieux faire coller les sujets d’Historia à l’actualité. Bref, les articles froids et déconnectés n’auront plus lieu d’être au sein du magazine créé en 1946.
La pléthore de titres historiques grands publics, apparue sur ce segment depuis 2010 (Le Figaro histoire, Secrets d’histoire, etc), a conduit Sophia publications à réagir. Il était temps. Avec une baisse de la diffusion de près de 10% en 2014, Historia ne diffuse plus qu’à 60 000 exemplaires. En quatre ans, le titre a perdu 25% de ses ventes. L’Histoire, qui lui aussi a bénéficié d’une nouvelle formule au premier semestre, est mieux préservé de la perte de lecteurs grâce à son contenu universitaire plus élitiste. Pour consolider l’ensemble, le groupe, qui espère retrouver l’équilibre financier en 2016, compte aussi accroître son offre. À côté des hors-séries et des suppléments, de nouvelles parutions de trimestriels ciblés sur certaines périodes historiques, pourraient être lancée l’année prochaine par le groupe.